«50 ans, 50 oeuvres, 50 ans de création»

1953-2003

du 23 au 28 septembre 2003


L'association la galerie du Haut-Pavé présente pour ses 50 ans, 50 ›uvres - une par année - témoins des expressions qui ont marqué la deuxième moitié du 20ème siècle, mais aussi, témoins sociologiques et historiques à travers les nationalités des artistes exposés.

Nous vous proposons de parcourir 50 années de choix artistiques, 50 ans d'engagement auprès des artistes, 50 ans d'échange entre les artistes, les collectionneurs, les amateurs qui soutiennent l'activité de la galerie.

Les oeuvres exposées à cette occasion, ont été prêtées, pour la plupart, par des collectionneurs qui ont suivi les premières expositions personnelles de la galerie du Haut-Pavé entre 1953 et 2003.


AnnéeArtiste
1953X. Longobardi
1953R. Audebès
1953P. Hosiasson
1953P. Dmitriemko
1954N. de Staël
1954C. Bellegarde
1955M. di Teana
1956M.Vassilieff
1956O. Debré (1980)
1956S. Jaffe (2003)
1957Y. Milet
1958N. Marez Darley
1959J.M. Béchet
1959K. Karahalios
1959S. Lora
1960I. Fisch
1961K. Rinke
1962A. Habbah
1963J. Guitet
1964J. Ber (1990)
1964D. Adary (1990)
1965G. Lardeur
1966G. Bolivar
1967C. Wiernik
1967J. Chowdhuri
AnnéeArtiste
1968I. Kozo
1968I. Kozo
1968V. Guiro
1968V. Guiro
1969Y. Ichikawa
1970M. Favresse
1971G. Eskin
1971S. Panchal
1971S. Panchal (1992)
1972R. Dhawan
1973K. Malla
1973K. Malla
1974D. Laptak Lui
1975Li Jagyong
1976N. Akkitham
1977D. Jousseaume
1978T. Soulié
1979B. Turiot
1980A. Leccia
1980H. Bourdin
1981A. Larène
1982E. Delaunay
1982B. Germond
1983P. Collin
1984J. Yukawa
AnnéeArtiste
1984S. Darwiche
1985J. Villani
1986P. Bernard
1986F. Galey Jacob
1987F. Daviau
1987V. Beaurin
1988C. Lefèvre
1989S. Fanchon
1990M. Rassineux
1991P. Seux
1992Lim Tae Kyoo
1993P. Erbelding
1994K. Knap
1995A. Avril
1996R. Hysbergue
1997M. Lanci
1997M. Lanci
1998J. Taïb
1998L. Mazuy
1999F. Mouteault
2000P. Colon
2000H. Palmer
2001P. Yerro
2002O. Michel
2002C. Lejeune
2003C. Guinamand

Le Vierge, le vivace et le bel aujourd‘hui
Va-t-il nous déchirer avec un coup d‘aile ivre

Depuis cinquante ans, la Galerie du Haut-Pavé a adopté la conviction de Mallarmé sur la contemporanéité, du moins au niveau des épithètes qu‘il lui applique.
Les terres labourées par les artistes sont toujours aussi vierges et, en dépit des déclarations emphatiques et médiatisées de quelques pisse-vinaigre jouissant d‘une notoriété souvent aussi passagère qu‘usurpée dans le Landerneau des autorités artistiques (comme si l‘art pouvait se plier à une quelconque autorité !), la peinture, la sculpture et les autres formes d‘expression plastique ne sont pas mortes et gardent un immense potentiel de découverte et de révélation. En témoignent à l‘envi la surprise et l‘intérêt toujours renouvelés de nos visiteurs à chaque vernissage.
Vivace, l‘art contemporain l‘a été, l‘est et le sera, à la manière de ces herbes folles que nul printemps tardif, nul frimas persistant, nulle intervention humaine, nul herbicide foudroyant ne peuvent éradiquer. Entre les pavés disjoints, à travers le bitume des trottoirs, là où on l‘attend le moins, l‘herbe jaillit et renaît, semblable dans son essence et différente à chaque éclosion. Il en est de même de la création plastique contemporaine, que nulle contrainte - pas même la plus dure : l‘indifférence - n‘a pu, ne peut et ne pourra étouffer.
D‘aucuns ironisent, depuis près de deux siècles, sur les critères du beau dans la création contemporaine. Ils n‘ont toujours pas compris que la beauté n‘est plus celle des chromos surannés et désuets. C‘est, depuis longtemps déjà, celle que Lautréamont comparait à la rencontre fortuite sur la table de dissection d‘une machine à coudre et d‘un parapluie. La beauté contemporaine est attentatoire à l‘usage, aux routines et partage, de ce point de vue, bien des caractéristiques avec l‘attentat aux bonnes m›urs ou à la pudeur.

Tout son col secouera cette blanche agonie
Par l‘espace infligée à l‘oiseau qui le nie.

Cependant, autant Mallarmé se fait l‘écho, le chantre, d‘une totale et distante indifférence au présent, autant la Galerie du Haut-Pavé se comporte comme un résonateur hypersensible, privilégié, pertinent et efficace de l‘aujourd‘hui dans toutes les formes de l‘expression plastique.
La liste des artistes qui, depuis la géniale initiative du père Gilles Vallée, ont fait leurs premiers pas au Haut-Pavé parle d‘elle-même. Pour qui en douterait encore, les oeuvres rassemblées pour cette manifestation en sont un témoignage criant, souvent poignant, toujours sincère, la marque d‘une indispensable, constante et inflexible passion d‘exigence, seule garante de la crédibilité et de la pérennité de ce qui est devenu un des acteurs clé dans le vrai - pas celui des sycophantes officiels - paysage de l‘art contemporain en France.
Le choix a été difficile, souvent arbitraire et probablement injuste pour tous ceux dont les ›uvres ne sont pas présentées. Nous avons délibérément opté pour des pièces appartenant au fonds de la Galerie ou dont des prêteurs, proches de la Galerie, ont bien voulu se séparer pendant quelques jours.
L‘accrochage est chronologique, du moins en ce que les ›uvres sont présentées dans l‘ordre de la première exposition de leur auteur au Haut-Pavé. Mais, comme nous ne voulions à aucun prix sombrer dans la muséographie - antithèse de la contemporanéité - ni dans une quelconque nostalgie - refuge des aveugles au bel aujourd‘hui -, nous avons délibérément brisé cette ligne chronologique en présentant, çà et là, des oeuvres plus récentes des artistes concernés. Le résultat est sous vos yeux. Jugez-en vous-mêmes... Mais ne vous attardez quand même pas trop. Bien sûr, la quinquagénaire est toujours aussi fraîche, dynamique, à l‘écoute de toutes les vibrations du temps, mais ce qui importe le plus... ce sont les cinquante ans à venir...

Viens, métamorphose éburnée des lilas et des roses,
Printemps à moitié clos qu‘effleure le vent nouveau ;
Je n‘oublierai jamais les nuages d‘automne,
Ni les rayons refroidis,
La passion d‘exigence.

Louis Doucet

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