Erwan Ballan

Peintures

du 9 novembre au 4 décembre 1999


Erwan Ballan


né en 1970
11 cour des Petites-Écuries
75010 PARIS
01.45.23.12.32

Formation
1999Maîtrise d‘Arts Plastiques
1992École des Beaux-Arts de Marseille
Expositions
1999Exposition personnelle : Galerie du Haut-Pavé, Paris
Exposition collective à la Maison de l‘Aigle, Plestin-les-Grèves (Côte-d‘Armor) avec Stéphane Le Mercier et Dominique de Varine
1998Exposition collective chez Patricia D‘Isola et Christophe Le François, Auvers-sur-Oise, à l‘invitation d‘Antoine Perrot
1997Exposition personnelle chez Alain Monvoisin, Paris


Sans titre, 1999
Pattes métalliques, verre, acryl., gel et huile sur bois, 94 cm x 50 cm


Erwan Ballan
La Question du tableau
La peinture d‘Erwan BALLAN présente tous les aspects du modernisme mais elle n‘est pas moderniste. Si elle semble être le produit de l‘exploration, selon un protocole bien établi, des éléments qui constituent le tableau, des supports aux médiums, ce n‘est plus selon les principes formalistes qui guidèrent les protagonistes et les proches de SUPPORT-SURFACE, par exemple, mais avec l‘intention de manifester «un état du monde», selon la propre expression de l‘artiste.
De même que les simulationnistes comme Eileen STURTEVANT représentaient des ›uvres connues d‘autres artistes pour avancer que le même tableau repeint dans un contexte différent produisait des effets de sens différents, de même les tableaux d‘Erwan BALLAN, pour proches d‘oeuvres modernistes qu‘ils apparaissent, n‘en sont pas moins le fruit de préoccupations et de considérations actuelles. L‘«état du monde» a changé, radicalement ! Et ce que Peter HALLEY signifiait par ses peintures issues d‘organigrammes d‘entreprises, où la géométrie encore toute euclidienne tissait des réseaux, Erwan BALLAN ne le signifiait déjà plus par les entrelacs que la juxtaposition et la superposition d‘une simple figure issue d‘une grille rendent inextricables, mais où des vides restent ménagés, que la peinture peut toujours envahir.
Des multiples expériences tentées dans sa peinture, où le nominalisme duchampien est venu informer le modernisme, celle qu‘Erwan BALLAN a retenue pour la présenter dans sa dernière exposition pourrait trouver sa filiation chez ART AND LANGUAGE : la peinture, nommée comme telle, subit la pression du verre qui vient la recouvrir en écrasant la touche. Mais là, s‘il y a bien peinture, il y a aussi et surtout tableau car le verre participe de ce tableau. Il est ce qui contraint la peinture à être couleur plus qu‘à être emblème du peintre dont l‘acte n‘est plus signé par la touche.
Le verre n‘est plus sous-verre, il n‘est plus là pour garantir la fragilité de la peinture contre les injures du temps ; il prend valeur picturale en adhérant à la peinture pour nous renvoyer en un inévitable reflet cet «état du monde» que notre propre reflet nous signifie.
Ce qui nous interpelle dans ces tableaux, c‘est qu‘Erwan BALLAN n‘est pas disposé à confondre Histoire et Tradition, en parfait lecteur de Walter BENJAMIN.

Bernard Gerboud

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