Claude Buraglio et Xavier Drong
Carte Blanche à Pierre Wat
du 3 au 21 décembre 2002
Claude Buraglio
Formation | |
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1983 | Diplôme d‘Arts Plastiques et Publicité, École Nationale de Cergy-Pontoise |
1991 | Diplôme National d‘Arts Plastiques, École Nationale Supérieure des Beaux-Arts, Paris |
Expositions personnelles | |
1991 | Galerie "La part des anges", La Bastide-d‘Armagnac, Lot-et-Garonne |
1992 | Centre d‘art contemporain, Mont-de-Marsan, Landes, avec Pierre Buraglio Galerie Lambert-Rouland, Paris, avec le photographe Frédéric Mouly |
1993 | Galerie Nicole Bellier, Paris |
1994 | Galerie Anne et Bernard Collet, Lyon |
1 danse, 2 danses et tourne en round
lithographie en N&B + Plexiglas
78 x 120 cm, 1998/99
1 une 2
lithographie en N&B + Plexiglas
78 x 101 cm, 1999
Sainte Rita organise ses icônes
lithographie en N&B + Plexiglas
102 x 132 cm, 1999
Xavier Drong
Formation | |
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1998 | Diplôme National d‘Arts Plastiques, École Nationale Supérieure des Beaux-Arts, Paris |
Expositions personnelles | |
2003 | Galerie du Rutebeuf, Clichy |
2002 | Association Rue des Arts, Espace Galerie du Café Chéri(e), Paris |
2001 | Maison d‘Art Contemporain Chaillioux, Fresnes August & Debouzy, Paris |
L‘un peint, l‘autre trafique des images. L‘un, Xavier Drong, fait surgir sur ses toiles des formes d‘un genre qu‘il est d‘usage de nommer abstrait. L‘autre, Claude Buraglio, se coltine la question de la représentation. Rien à voir ? Pas sûr.
Donc Claude Buraglio fabrique des images avec d‘autres images. Images empruntées, qu‘elle puise dans des revues érotiques ou populaires des années 30. Images suggérées, également : car, loin de se contenter d‘une simple reprise, d‘un pur jeu de délocalisation, l‘artiste découpe, recadre, lithographie, change d‘échelle, morcelle... ces opérations étant autant de façons de faire rentrer ces images-là dans le champ de l‘art. Non seulement parce que ces gestes sont ceux du peintre, mais aussi parce que, travaillant ainsi, elle fait soudain surgir l‘odalisque sous la prostituée, le torero mort derrière le boxeur k.o.
Xavier Drong peint des formes abstraites, mais d‘une abstraction éminemment charnelle. Rien d‘expressionniste, ici, pas de gestes violents disant le passage du corps devant la toile, mais des formes qui, sans avoir besoin de passer par des jeux de références extra-picturales, disent, de façon autrement plus forte, ce que fait notre corps, et ce dont il est fait. Des formes qui, selon les mots de l‘artiste, «se poussent, se pénètrent, s‘écrasent, se mordent». Des questions de peinture, donc, c‘est-à-dire de contrastes, de forces et de composition. Mais aussi des questions de désir, de sexualité, d‘engendrement.
Claude Buraglio part d‘images violentes ou obscènes pour mieux conjurer, par son travail d‘artiste, le corps meurtri en corps sublimé. Xavier Drong peint des formes abstraites qui sont autant de rappels à l‘ordre physique de la peinture. L‘une, comme l‘autre, nous rappellent, par la force impure de leurs oeuvres, cette évidence que nous font parfois oublier certaines théories plus éthérées : il n‘y a pas d‘art sans corps.
Pierre Wat, novembre 2002