Aurélie Brame

"Fictions"

du 8 novembre au 3 décembre 2005


Aurélie Brame

Née le 9 février 1976 à Paris
1 rue des Portes Blanches
75018 PARIS
Atelier
20-22 rue du Pré-Saint-Gervais
93500 PANTIN
aurelie.brame@free.fr
01 42 58 76 61/ 06 61 23 52 28
http://aurelie.brame.free.fr

Formation
2000DNSEP (Diplôme National Supérieur d'Expression Plastique) avec les félicitations du jury, École Nationale Supérieure d'arts de Paris-Cergy.
Expositions personnelles
2005Galerie du Haut-Pavé, Paris.
2004Galerie Toutes latitudes, Vincennes.
Expositions collectives (sélection)
2001-04« Jeune Création », Grande Halle de La Villette.
2004"A plus", une sélection d'artistes de Jeune Création exposent chez Kolonie Wedding, Berlin.
"Face à face", Association La Source, exposition d'oeuvres d'artistes et d‘enfants, domaine de Villarceaux, Val-d'Oise.
2002"Dé/goûts et des couleurs", Centre d'Art Aponia, Villiers-sur-Marne.
2000"Cergy novelty", exposition des félicités au DNSEP 2000 de l'ENSA Paris-Cergy, la Vitrine.
2002"5 cas de figures", Musée d'Art Moderne de Céret.
Résidences
2004Résidence d'artiste au Domaine de Villarceaux, Vexin. Association La Source.
2000Résidence post-diplôme d'un mois en Corée avec le soutien de l'AFAA, Kaywon School of Art and Design, Séoul, Corée du Sud.


Des bribes, des roses, couleurs diffuses, des découpes. Qui se mélangent, se juxtaposent. Des territoires tendres et charnus, lisses ou texturés s'assemblent en un paysage calme et cru. Fragments d'images du monde publicitaire. Et du modelé, de la chair. De l'organe. Organique. Dans ma série de peintures «fictions», je mets en place un univers hybride et intrigant à la lisière entre paysage fantaisiste et nature morte; une nature réinventée qui explore l'espace à partir de fragments, détails d'objets mués en éléments abstraits.

Aurélie Brame, 2005

Aurélie Brame met en scène le théâtre charnel des nourritures terrestres. Farce ou drame, tout se joue sur la toile, espace à la fois public et propice aux représentations intimes. Dans les premières oeuvres, le spectateur était invité à des garden-parties et des repas pantagruéliques. Convives, quartiers de viande et feuilles de salade s'entremêlaient dans le vertige des festivités. Bientôt le regard n'échappait plus à la crainte d'être partie prenante d'un rite cannibale. Les peintures des années 2002-2004 renouent avec la tradition des «Vanités». Saturé de rouges et de bruns, le tableau est plus rempli qu'un garde-manger. L'heure est aux nourritures relevées, car l'artiste joue également des noirs, et les chairs prennent des tons faisandés. Au spectateur d‘évoluer en philosophe dans cet univers où l'abondance, la volupté ne peuvent être plus près du rebut inévitable. Une nouvelle énigme surgit dans les toiles les plus récentes. Les métamorphoses organiques constituent toujours le thème central, mais servi cette fois par des compositions lumineuses, épurées, toutes en joies colorées. Fiction ! précise non sans malice l'artiste dans les titres de ses oeuvres. Tant il est vrai que les fruits de la nature offrent rarement, en peinture, cet optimisme convaincant. On sait combien, dans les Arts Plastiques, la Beauté, désacralisée, n'est plus acceptée qu'explosive, pour ne pas dire suicidaire. Elle survit néanmoins dans l'imaginaire des peintres. Opérée d'urgence chez Aurélie Brame, un peu charcutée, elle se réincarne dans des compositions toutes mentales. Comment décrire en effet ces peintures à l'échelle incertaine ? S'imaginant entrer dans un paysage, le spectateur se retrouve au milieu d'une nature morte, entre dais, vasques et cornes. Décor somptueux mais d'un classicisme vite contrarié car une volaille présentée sur un plat s'ingénue à mimer l'étreinte d'un accouplement. L'oeil ne cesse de chercher des repères dans ces fictions de plus en plus indicibles. Quête où il met beaucoup de lui-même et qui le transforme en narrateur.

Théophile Barbu, septembre 2005

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