Philippe Colon
En long en large et en travers
du 16 mai au 10 juin 2000
Philippe Colon
Expositions personnelles | |
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2000 | Galerie du Haut-Pavé |
1998 | Galerie l‘oeil du 8 Studio Théâtre Asnières |
1994 | Galerie Sud, Orly |
Expositions de groupe | |
2000 | Galerie du Haut-Pavé |
1999 | Petits formats, Galerie Kiron, Paris |
1997 | Bleeker street, Anvers |
1995 | Atelier porte ouverte de Montmartre Jeunes & toiles : invité d‘honneur, Paris Confrontation, CNIT, La Défense |
1994 | Galerie ARCO, Paris Galerie Taylor, Pau Galerie du Prao, Saint-Maxime |
1992-93 | Salon des jeunes peintres du 14e |
"Personne n‘a appelé ?", c‘est une voix intérieure qui interroge et le peintre répond en affirmant: "Personne n‘appelle". Ceci devient une réponse muette en forme de titre: "NOBODICOL".
Qui aurait reconnu une interprétation phonétique et distanciée de "Nobody called", dernière phrase d‘une chanson de Lou Reed, écoutée il y a longtemps ?
Personne n‘appelle les artistes, ils répondent sans demande.
La série "NOBODICOL", absente de cette exposition, personne ne l‘ayant appelée, inaugure dans le travail de Philippe Colon les développements actuels. D‘abord le geste se déploie et exige son espace. Ainsi les formats créés sont à sa mesure: EN LONG est une trajectoire. La trace peinte s‘enroule sur elle-même, se retourne, s‘emmêle.
Comme le premier vers, le premier geste est-il donné ? C‘est un jaillissement expressif.
Alors l‘artiste se reprend, il s‘est fixé des règles. Le tableau se construit souvent en quatre étapes distinctes. Il ne comportera pas plus de sept couleurs : quelques dominantes et leurs dérivées dégradées. Si les traces sont en force, les surfaces en aplat sont en douceur. Les oppositions se manifestent, les tensions s‘exacerbent. L‘hétérogénéité plastique se revendique par la superposition et le recouvrement partiel d‘éléments de nature différente. On pense au collage. L‘équilibre se renverse, l‘espace bascule.
Parfois l‘acidité fluorescente des couleurs forcerait à des analyses esthétiques faisant écho à l‘ironie des titres : "92 % POUR", "16 % FAUX".
Est-on du côté d‘un "Néo Pop‘ Art abstrait" ? Peut-on évoquer Roy Lichtenstein pour "ACID GRUYÈRE" en soutenant que les cercles sont des pointillés agrandis ?
Pourtant, on se méfiera autant des proximités formelles que des titres qui ne sont à considérer qu‘en tant qu‘indices. L‘humour ne recouvre pas toute la gravité du propos de l‘artiste où le hasard est convié comme arbitre. À toutes vos autres questions, Philippe Colon répondra sans doute, à l‘instar de Gottfried Honegger:
"parce que le dé en a décidé ainsi".
Gisèle Grammare