Charles-Henry Fertin
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du 5 au 30 janvier 2010
Charles-Henry Fertin
Formation | |
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2008-09 | Post-diplome à l’ENSBA |
2007 | Obtention du DNSAP des Beaux-Arts de Paris |
2006 | Étudiant en échange dans l’école des Beaux-Arts de Kumasi- Ghana |
2005 | Obtention du diplôme 1er cycle des Beaux-Arts de Paris |
2002-07 | Étudiant à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, atelier Vincent Barré |
2001-02 | Année préparatoire aux ateliers de Sèvres |
Expositions à venir | |
« Anjou-Hongrie-Trois peintres hongrois en Anjou : Atila, Molnar, Nem's et Sept jeunes artistes angevins » en Hongrie, septembre 2010 Exposition collective au Centre Culturel de République Tchèque, 2011 Exposition collective au X COMA à Xi’an en Chine, mai 2010 Exposition collective « reset » en collaboration avec Bertille Bak à la Fondation Ricard, janvier 2010 Exposition collective au Centre Culturel de Belgrade, 2010 | |
Expositions Personnelles | |
2010 | “ + - ”, Galerie du Haut-Pavé, Paris |
2008 | « L’impassible fragment » à La Générale en Manufacture |
2006 | « In between » à l’Alliance Française de Kumasi , Ghana |
2005 | « Amplification » à la galerie gauche de l’ENSBA |
Expositions Collectives | |
2009 | Journées du Patrimoine dans le jardin de l’Elysée En collaboration avec Bertille Bak au CRAC Alsace « Anjou-Hongrie » à l’Hotel Bessonneau- Conseil Général – Angers En collaboration avec Bertille Bak au LAB-LABANQUE, centre d’art de Béthune |
2008 | « L’eau et les rêves » - les Tanneries d’Amilly Commande de sculpture pour un événement « Véolia » |
2006 | Exposition événementielle de la PACA – château de la Tuffière - Anjou – sept. 2006 |
2005 | « Chers confrères » - galerie Marcel Duchamp, Yvetot « Au coin de l’œil » - festival de Langlade, Lozère « Propagation sonore » à la galerie gauche de l’ENSBA |
2004 | Résidence à la galerie De Vreeze – parc de sculptures Le Besset, Ardèche |
Une chose est vraie
lorsqu’elle est productrice
d’autre chose.
Goethe
Curieux anthropologue, ce Charles-Henry Fertin, qui scrute l’espace infime persistant invariablement entre deux proches, qui souligne l’interstice indéfectible distinguant irrémédiablement deux intimités, qui pointe le lieu du mystère absolu.
Metteur en scène – et en abyme – de souffles infimes et de frissons impalpables, de battements de cils et de perles de rosée, ce sculpteur sublime le contact, le toucher.
« La micro-vibration presque imperceptible mais dérangeante », tel est le sujet, abordé de manière méthodique. « Observation, raisonnement, application » : Fertin polit le bois et patine le métal jusqu’à ce que les surfaces des formes qu’il invente paraissent échapper à l’adhérence. Voire à la pesanteur.
L’inframince, cette notion imaginée par l’artiste Marcel Duchamp, magistralement analysée par le philosophe Georges Didi-Huberman et l’historien d’art Didier Semin – « une phénoménologie des choses inaperçues », « un séjour dans l’imperceptible » – est ici à l’œuvre.
Chantre de l’entre-deux, Fertin confronte aussi des valeurs paradoxales. Telle forme entièrement métallique semble souple cependant. Tel cercle, à bien y regarder, est construit uniquement à partir de fragments de droites. Tel volume, infiniment statique à première vue, est en fait à peine mobile ou légèrement sonore. Tel plat paraît se plisser. Tel dur semble se liquéfier. Telle structure, encore, est tramée de manière si dense qu’elle paraît une masse. Un dedans se fait dehors. Etc.
« Équilibres instables, déséquilibres stables, voilà ce qui m’intéresse ». Tout est ici épreuve et preuve de relativité, provocation de coexistences improbables, inédites.
Bricolage essentiel, au sens où l’entend l’ethnologue Claude Lévi-Strauss, le travail de Fertin est fondé sur la logique industrielle du gabarit. Chaque sculpture est un objet laborieux, issu de gestes répétitifs, et semble – « autre paradoxe » - toutefois ludique, voire spontané. Toutes ces cales décalées, tous ces cocons inhabités, évoquent des accidents naturels, des croissances vitales, des « équilibres en ébullition ».<∕p>
Il faut encore souligner l’élasticité du silence que les installations de Fertin génèrent, et partagent avec les fresques Piero della Francesca, les dessins de Georges Seurat ou les sculptures de Constantin Brancusi.
Hommage aux « mouvements sans déplacements, comme ceux que l’on perçoit en écoutant de la musique », chacune des œuvres de Fertin suspend le temps, arrête l’image. Chacun de ces volumes est une petite mort qui nous rappelle la grandeur de la vie.
Françoise Monnin, Historienne d’art, rédactrice en chef du magazine Artension