Debesh Goswami
"Flexible borders"
du 30 mars au 8 mai 2004
Debesh Goswami
Formation | |
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2001 | Doctorat en Arts Plastiques, Université Rennes 2 |
1996-97 | DEA et Maîtrise d'Arts Plastiques, Université Rennes 2 |
1994 | Bachelor of Visual Arts, Université Rabindra Bharati, Calcutta (Inde) |
Expositions personnelles | |
2004 | La Galerie du Haut-Pavé, Paris |
2003 | Indian Museum, Calcutta (Inde) Artmediair Gallery, LA HAYE (Pays-Bas) |
2002 | Galerie Ashok, Amsterdam (Pays-Bas) Cité Internationale des Arts, Paris |
2001 | Bangladesh National Museum, Dhaka (Bangladesh) Université Rennes 2, Rennes |
1999 | Le Grand Cordel, Rennes |
1998 | Université Rennes 2, Rennes |
1997 | Galerie Art & Essai, Rennes |
1996 | Académie Nationale des Beaux-Arts, Poznan (Pologne) |
Expositions collectives | |
2004 | 49e Salon de Montrouge Alliance Française, New Delhi (Inde) «Le corps dans tous ses états», Centre Culturel Joël Le Theule, Sablé-sur-Sarthe |
2003 | National Gallery, « Art Quest », Dhaka (Bangladesh) |
2002 | 2nd Liverpool Biennial, Liverpool (Royaume-Uni) O-Gallery, Tokyo (Japon) Cité Internationale des Arts, Paris |
2001 | Asian Biennal Art Exhibition, Dhaka (Bangladesh) National Museum of Bangladesh, "ARACES", Dhaka (Bangladesh) |
2000 | "Art & Nature". Installations in situ, organisé par la Ville de Rennes, le FRAC-Bretagne et le Grand Cordel, Rennes |
1999 | "Trois métamorphoses" (Peter Briggs, Debesh Goswami, Naoyuki Kanahyo), Joué-les-Tours |
1998 | International Artistic Meetings "Translations IV", Piotrkow TrybunalskiI (Pologne) Panstwowa Galeria Sztuki, Torun (Pologne) |
1997 | Ignis, "Coincidence", Köln (Allemagne) Salon d‘Art Contemporain, Dammarie-les-Lys |
1993 | Indian Society of Oriental Art, Calcutta (Inde) |
1992 | West Bengal State of Dance, Drama Music and Visual Arts, Calcutta (Inde) |
1991 | Festival of Rabindra Bharati University, Calcutta (Inde) |
Prix, bourses et résidences | |
2002-03 | Artiste en résidence, Cité Internationale des Arts, Paris |
2000 | Aide Individuelle à la Création, DRAC - Bretagne |
1996 | Visiting Fellowship, Académie Nationale des Beaux-Arts, Poznan (Pologne) |
1995-96 | Bourse du gouvernement français pour les jeunes artistes |
1993 | Prix de Sculpture, Annual Exhibition of Rabindra Bharati University (India) |
1990 | Prix de Sculpture, Festival of Rabindra Bharati University (Inde) |
Émancipation
images de l‘action réalisée le 16 octobre 2002, Cité Internationale des Arts (Paris),
poudre de brique, traces du corps disparu
Flexible borders
image de l‘action réalisée le 8 février 2004, pâte à pain
Posiiton 2
photographie couleur, tirage argentique collé sur aluminium,
72 x 100 cm
Dépouilles
Debesh Goswami montre depuis plusieurs années, dans son travail de sculpture, le processus de métamorphose et de renaissance des éléments organiques : les végétaux, la cire, la terre constituent les éléments de cycle vital, et l‘énergie du vivant. La forme du corps humain peut s‘intégrer dans ce mouvement, dissimulé ou présent.
Corps, tombé face au ciel ou face contre terre, photographié, irradié, ou occulté par une chape de terre ou révélé par le pigment. Le moulage et la photographie entretiennent depuis toujours des relations d‘équivalence, l‘une et l‘autre figent l‘image dans une intention de mémoire, elles procèdent d‘un lien indiciel par la trace et l‘empreinte ; techniquement par le relais d‘un enregistrement négatif.
On pense moins à leur capacité à évoquer la perte. La destruction de l‘image procède du temps, la lumière qui a produit l‘image altère la photo, la terre se dessèche et retombe en poussière. De même le corps du vivant est voué à disparition. Mais dans la tradition et la culture de l‘Inde, la matière se recycle, l‘esprit demeure dans les métamorphoses.
La pâte à pain, matériau qu‘utilise Debesh dans ses dernières pièces, performances et sculptures, appartient au mouvement vital. Le chapati, pain traditionnel, artisanal, est porteur d‘une valeur symbolique autant qu‘il est une base de nourriture, absorbée par le corps.
La pâte devient ainsi enveloppe, élastique, souple, moule et matrice : une limite entre peau et monde, une frontière précaire. Ce que le titre choisi par l‘artiste « Flexible borders » veut signifier. Un état de passage entre les deux, dans le temps aussi.
La matière forme des dépouilles. Un terme employé pour des moules en sculpture. Leur aspect de « guenille » nous renvoie aux images des corps vivants mais déjà ensevelis. Ou encore de corps en partance pour une nouvelle vie.
Les gisants et les cadavres de Bénarès ont peut-être inspiré cette allégorie de la destinée de l‘humain ; la méditation sur le rituel funéraire de la crémation dans l‘installation « From my garden » nous amenait à penser à l‘équivalence du processus de transformation, le corps sur les bûchers est calibré à la mesure du bois nécessaire à sa consumation, leur « devenir cendre », jeté au Gange, est Un. Leur trace résiduelle est minuscule et infinie dans le flux qui l‘emporte et les fera limon dans le delta du Bengale. Une nouvelle floraison s‘y génère.
Le pain, issue de ce cycle de renouveau dans la culture de céréales, et qui nourrit l‘homme, le reconstruit infiniment. Une nouvelle figure de la vie. Fragile.
Anne Kerdraon
Professeur d‘Arts Plastiques, Université Rennes II