Le rouge est ce qui arrive aux peintres
Sylvie Bloch
Gisèle Grammare
Martine Lafon
du 2 au 27 octobre 2001
Sylvie Bloch
Gisèle Grammare
Martine Lafon
Aux sources du rouge...
ROUGE ! La couleur rouge a un statut à part parmi les couleurs. Couleur la plus vive, elle est la couleur par excellence, la couleur archétypale, la première des couleurs... Le rouge n‘est-il pas d‘ailleurs à l‘origine du nom d‘Adam, le premier Homme1 ?
Couleur la plus vive, elle entretient donc un rapport privilégié avec l‘éclat, la lumière, et nombreuses sont les nuances qui traduisent à la fois ces deux éléments [...].
Le rouge a aussi un lien étroit avec le beau. Peut-être pour des raisons symboliques, peut-être aussi pour des raisons historiques de techniques tinctoriales : la couleur rouge, étant autrefois la plus stable et donc la plus belle des couleurs, a été liée à l‘apparat.
[...] En ALCHIMIE, la couleur rouge est la couleur du Grand Oeuvre, l‘oeuvre au rouge, stade ultime et apparition de la pierre philosophale, obtenue de diverses pierres ou métaux, par le feu, dans le fourneau de l‘alchimiste (l‘athanor), après être passée, au préalable et invariablement, du noir (l‘Oeuvre au noir) au blanc ( l‘Oeuvre au blanc).
Annie Mollard-Desfour.
Le dictionnaire des mots et expressions de couleur. Extrait de Le Rouge.
CNRS Editions. 2000.
Trois artistes ont décidé de se retrouver dans un même espace pour confronter leurs trois visions d‘un territoire commun, celui de la couleur.
Pas la couleur en général : le rouge, parce que dans le travail de ces trois plasticiennes, apparu comme un moyen, il s‘est imposé en fin. Une fin de l‘oeuvre, différente pour chacune, mais chez toutes nourrie de cette conviction que le rouge doit arriver aux peintres pour que les peintres soient.
Alors on se souvient de ces rouges tissant un fil continu depuis les premières heures de la peinture jusqu‘à ses expressions plus contemporaines : peintures rupestres, antiquité, renaissance italienne, abstraits américains...
Et le triptyque que déplient Sylvie Bloch, Gisèle Grammare et Martine Lafon prend sa dimension contemporaine, dans un écho plastique à trois voix de femmes.
Guillemette Lott