Élise Leclercq
gestes d'expérience
du 1er au 26 mars 2011
Élise Leclercq
Bourses | |
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2010 | Développement des projets nouveaux médias du CNC |
2009 | Aide à l’installation de la DRAC Île-de-France |
Résidences | |
2010 - 2011 | Artconnexion, résidence et exposition personnelle à Ferrière-la -grande puis
réalisation d’une oeuvre pérenne pour la ville dans le cadre du programme Nouveaux Commanditaires de la Fondation de France |
2008 - 2009 | Le Fresnoy, Studio National des Arts Contemporains, résidence et exposition collective dans le cadre du programme Art et Territoires |
2007 - 2008 | Galerie Chatiliez, résidence annuelle et exposition personnelle |
THE WAY IT GOES
7 minutes, mini DV vidéo
Production : Chantier Temps d’images, Palestine, 2007
ACTION MAN
6 minutes, HDV vidéo
Autoproduction, France, 2011
L’HARMONIE
7 minutes, HDV vidéo
Production : artconnexion, France, 2011
TOUT VA DISPARAÎTRE
10 minutes, DVCam vidéo
Production : Le Fresnoy, France, 2009
CAFÉ DE L’UNION
4 minutes, DVCam vidéo
Production : Le Fresnoy, France, 2009
AMADOR ENQUÊTE
Six tirages photos 20x30 cm sur Dibond, montage sonore de 13 minutes
Production : Galerie Chatiliez, France, 2008
« L’espace serait au lieu ce que devient le mot quand il est parlé, c’est-à dire quand il est saisi dans l’ambiguïté d’une effectuation, mué en un terme relevant de multiples conventions, posé comme l’acte d’un présent (ou d’un temps), et modifié par les transformations dues à des voisinages successifs. À la différence du lieu, il n’a donc ni l’univocité ni la stabilité d’un « propre ». En somme l’espace est un lieu pratiqué. »
Michel de Certeau - L’invention du quotidien, 1. Arts de faire, Folio essais
Tenter de raconter ce lieu immobile et muet, d’un âge incertain, traversé de
parcours invisibles, implique de le reconfigurer et de révéler sa spatialité par
le mouvement et la présence humaine. Être là se limiterait à assimiler son
histoire, y participer est agir.
Dans ses vidéos, Élise Leclercq invite les personnes rencontrées à transposer
leurs gestes quotidiens et à les vivre en rapport avec un lieu, en leur proposant
de créer elles-mêmes une narration visuelle et symbolique in situ. Ici point
de mise en scène où l’on s’égare dans des rôles attribués, chacun joue son
propre personnage et l’interroge à sa manière par la mise à distance que le
geste ritualisé rend possible en écrivant dans l’espace ce que l’artiste appelle
une micro-fiction.
Tous ces plans séquences tracent des directions dans le temps, interrogent la
relation entre une personne en mouvement et un lieu, sans jamais chercher à
donner de réponse univoque au spectateur. Le rituel convoque la diversité des
rapports au réel et rend possible une médiation du quotidien dans un espacetemps
ouvert. « Les rituels inventés avec les personnes que je rencontre tentent
d’initier un détournement, une subversion du réel, en prenant appui sur un
environnement et des gestes quotidiens » dit-elle.
The Way it goes, plan-séquence filmé au centre de Ramallah en Palestine,
pourrrait ainsi être une micro-fiction. Mais le personnage existe bel et bien
dans le quotidien de cette ville et vient interroger une approche artistique
qui fictionnalise le réel tout en se retrouvant parfois face à une réalité déjà
vraisemblablement fictionnelle.
Au-delà des vidéos produites, c’est la globalité d’une démarche qui se déploie
dans la rencontre entre réalité et fiction, cherchant la part utopique de nos vies.
Ainsi le projet photographique et sonore intitulé Amador enquête part d’une
volonté commune de l’artiste et d’un habitant de produire un geste : effacer
les noms d’auteurs classiques français que portent les immeubles d’un quartier
du Nord de la France tout en donnant la parole aux habitants pour écouter
leurs propositions. L’imaginaire social, momentanément suspendu, laisse place
à l’imaginaire individuel. La relation entre les deux apparaît conflictuelle,
paradoxale et peut-être impossible ; elle pointe le caractère utopique d’un
imaginaire commun.
Maya Mikelsone, en collaboration avec Élise Leclercq
Le samedi 12 mars à 16h30 ::
Morad Montazami est historien d’art en thèse à l’EHESS où il mène une
recherche sur « Les pratiques de terrain et les procédures de l’enquête
dans l’art contemporain ». Sa recherche comprend trois axes : celui des
« arts du terrain » et des procédures d’enquête mis au point par les artistes
qui observent une communauté ou parfois ses traces ; la restitution de ces
enquêtes sous diverses formes de collections ou d’archives qui investissent
l’espace d’exposition en jouant avec l’histoire de la muséologie ; enfin, le rôle
de l’image elle-même et de la représentation, au prisme des rapports d’altérité
et de la traductibilité culturelle.
Lors de son intervention, son regard sur le travail d’Élise Leclercq, avec laquelle
il a déjà collaboré dans le cadre d’autres expositions, portera plutôt sur le
premier et le dernier axe énoncés ci-dessus.
Le samedi 19 mars à 16h30 ::
Maya Mikelsone est commissaire d’exposition indépendante, récemment sortie
de l’École du Magasin, formation aux pratiques curatoriales. Ses thèmes de
recherche portent sur l’art dissident dans les régimes totalitaires, la question
de la liberté dans la création et la notion de réalité. Elle a travaillé dans
plusieurs galeries d’art contemporain ainsi qu’à la Fondation Cartier pour
l’art contemporain. Elle a accompagné Élise Leclercq dans la mise en place
de son exposition à la Galerie du Haut-Pavé.
Lors de son intervention, elle parlera de l’exposition en cours et de la démarche
artistique d’Élise Leclercq.