Frédéric Magnan

Sculptures

du 4 au 22 novembre 1997


Frédéric Magnan


Né le 14 mars 1963 à Paris
Vit et travaille à Gennevilliers (Hauts-de-Seine)
5 rue de la Procession 92230 GENNEVILLIERS
01.47.94.93.97

Expositions
1997Sculptures, exposition collective et livre, Galerie Alon Avila Paris
Piscines, exposition collective, Bordeaux
Et l‘extra c‘est exquis, exposition collective, Gennevilliers
Galerie du Haut-Pavé, exposition personnelle, Paris
1996Chez l‘un, l‘autre, exposition collective, Galerie Anton Weller, Paris
Petite Impertinence, exposition collective, Cachan
Autres regards, regards autres, exposition collective, Galerie du Haut-Pavé, Paris
1995Acquisition par le Fonds national d‘art contemporain de Quilles, formes anthropomorphes
exposition personnelle au Centre d‘Art Contemporain de Gennevilliers, septembre - octobre 1995, catalogue
Artiste invité à l‘École des Beaux-Arts de Nancy, présentation d‘une sculpture et conférence
1993Exposition du post-diplôme, galerie de l‘École des Beaux-Arts de Nantes et Manufacture des tabacs.


Fumée
D‘entrée l‘artiste introduit une notion fondamentale : l‘enveloppe, limite externe d‘une forme, est par fonction l‘image concrète de son existence. Fumée n‘est en fait qu‘une enveloppe incertaine autour d‘un vide. Le vent qui la fait vivre peut l‘abandonner à tout moment, dans le silence d‘un moteur arrêté. L‘érection ainsi évoquée n‘est alimentée que par l‘absence de toute matière concrète, compensée néanmoins par le bruit de la machine qui lui souffle la vie. Frédéric Magnan, paradoxalement et avec humour, vide de tout artifice l‘illusionnisme de l‘artefact.
Nos petites
Allument trois petits monuments personnels, comme des flammes du souvenir. Ce ne sont
espérances
que des tissus rouges couvrant comme une peau la mousse expansée qui les souffle. Des petits autels familiers, soclés chaque fois sur des disques et cylindres de matières différentes, se vrillent contre les cruautés de la réalité toute proche. Protection dérisoire et évocation du rapport attendri que chacun d‘entre nous entretient avec ses aspirations passées.
Têtes
Deux méduses allongent leurs tentacules à côté. Ces petites sculptures proposent un retournement de l‘intérieur vers l‘extérieur. Dans un premier cas, de fins tuyaux de caoutchouc prennent leur respiration dans les perforations de la tête et, dans l‘autre cas, des spirales de copeaux de métal trouvent leurs racines dans la structure osseuse d‘une tête vide.
Constellation
Cette pièce murale réinvente un fragment de la carte du ciel. Elle met l‘accent sur la consti-
du revolver
tution arbitraire des signes qui recouvrent la réalité chaotique de l‘univers. L‘artiste propose ici une dénomination plus en phase avec notre époque et avec un univers devenu sans mystère.
Trophée
Sur un des murs, Trophée est accroché avec les tendeurs élastiques qui le suspendent et le déchirent à la fois. C‘est une dépouille écorchée, récurrente, des autres pièces présentées. Une fois de plus, la peau n‘est plus habitée de la présence de ce qu‘elle était censée recouvrir. Ce sont les éléments qui la tiraillent, l‘écartèlent et la blessent de leurs crochets qui, paradoxalement, la revitalisent et la nourrissent de leurs multiples réseaux veineux.
Dessins
Les nombreux dessins qui couvrent les murs revisitent certains des thèmes présents dans les sculptures (c‘est le cas, par exemple, des méduses). Néanmoins, ce versant essentiel de l‘activité du sculpteur est traité de façon autonome. C‘est le cas pour Huîtres, glauques et tremblantes au débord de leurs limites, ou d‘Ocelles aquarellées sur le buvard du papier, exercice d‘une virtuosité mise en échec autour de la frontière fragile d‘un oeil.

Bernard Point, octobre 1997

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