Richard Negre
"minimalisme complexe"
19 février au 22 mars 2008
Richard Negre
Exposition personnelle | ||
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2008 | Galerie du Haut Pavé, Paris | |
2004 | IgorMarq arquitectos, Barcelone Irregular Art Beat, Londres | |
2003 | Institut Hongrois, Paris | |
Expositions collectives | ||
2008 | Salon de Montrouge | |
2007 | « Novembre à Vitry », Galerie municipale, Vitry-sur-Seine | |
2006 | « Novembre à Vitry », Galerie municipale, Vitry-sur-Seine Estampa, Madrid | |
2002 | Galerie Espai 29, Andorre | |
Résidence | ||
2006 | International Workshop, Atelier of Alexandria, Égypte | |
Commande publique | ||
2006 | Peinture murale (19 x 4.40 m ), Mémorial de Caen | |
Livres d’artiste | ||
2008 | « Soulèvement », poèmes de Tita Reut, Imprimerie d'Alsace-Lozère, BnF | |
2006 | « Furieux de ces bagarres », poèmes d'Alexandre Gambler, Presses de Barataria, BnF | |
Filmographie | ||
2008 | « En attendant », 3'- Badlands Productions | |
2006 | « Sous l'escalier », 5'37'' - Badlands Productions | |
1999 | « La forme et la couleur », 6'22'', Production Gobelins | |
Festivals | ||
2008 | Festival International du Cinéma d'Animation, Annecy | |
2008 | Int'l Fest of Cinema and Technology, Los Angeles | |
2007 | Festival International du Film sur l'Art, Montréal Vidéoformes, Clermont-Ferrand Festival Summertime, Belleville-sur-Saône | |
Décors | ||
1999 | « Trust me », (comédie musicale) Contemporary Dance Theatre , Lincoln Center, New York |
Boîte, 2007
bois et fil teinté de pigment fluorescent, 12x24x14,5
Cordage, 2007
sangle teintée de pigment fluorescent
Image du film Sous l’escalier, 2006
Image du film En attendant, 2008
Presque-volume, 2007, calques découpés superposés
Presque-volume, 2007, feutre sur calques superposés
Cordage, 2007
corde teintée de pigment phosphorescent, env. 270x150
Minimalisme complexe
Pour avoir découvert l’oeuvre de Richard Negre pour la première fois dans son atelier, j’en ai gardé le souvenir d’un point de vue particulièrement complexe. Pourtant le minimalisme des formes superposées par calques successifs, accrochées au mur, me semblait affirmer la solidité de leur découpage géométrique, tout en les dissimulant derrière la fragilité tremblante de ces papiers translucides. Devant moi, immobilité et mouvance s’additionnaient pour signifier leur « presque volume », et l’ambiguïté de leurs formes. Tout dans le travail de Richard part du point, pour tracer dans l’espace, et sur des surfaces planes, la linéarité de tracés qui évoquent ce qui se construit et ce qui se détruit.
Grâce au papier calque, mes yeux ne peuvent complètement suivre ces parcours rectilignes, de points d’ancrage en points de ralliement, car le trouble inhérent à ce support, me fait aller sans assurance au delà de la surface, afin de pouvoir me perdre en profondeur dans d’insondables contrepoints. L’artiste peut même poser des feutres, comme des points d’attache saturés sur la relative froideur de ces papiers éteints, mais cassants, que sont les calques.
Ces œuvres peuvent m’apparaître d’une simplicité minimaliste, tout en me troublant par la complexité de leurs tensions et des illusions qu’elles m’offrent en me proposant des points de vue, multipliant à l’infini les points de fuite. Et ce n’est pas par hasard que, de points de repère en points d’impact, l’artiste qui n’a pas oublié sa formation scientifique, me signale qu’il va planter sur le mur quelques pointes qui vont servir de points d’appui à des cordes afin de dessiner des formes géométriques apparemment simples, mais insidieusement complexes, pour tracer, sur et en avant du mur, des itinéraires orientés aux quatre points cardinaux. Ce travail « in situ » retrouvera les installations dans la nature que Richard Nègre avait réalisées au cours de l’année précédente. Ces « cordages » inscrivaient au sol des enclos balisés par des sangles fluorescentes. Encore une fois, des points d’intersection sont reliés entre eux pour tracer des repères, sans autre fonction que de marquer des territoires d’illusion.
Ma visite dans l’atelier s’est terminée devant la projection d’un film vidéo baptisé très pertinemment « sous l’escalier ». C’est alors que grâce au mouvement réel de l’animation, j’ai pu faire le point sur ce que cette oeuvre contenait, à la fois de présence immobile et de mouvance évolutive.
Point de non retour, au point d’oublier la démarche minimaliste du point de départ, pour ne retenir que la complexité de ce point de saturation... à tel point que je ne peux plus échapper à cet atelier, donc à cette œuvre... point barre !
Bernard Point, janvier 2008