Raffaella della Olga

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du 28 septembre au 23 octobre 2004


Raffaella della Olga

Née en 1967 à Bergamo Italie
Vit et travaille à Paris
www.raffaelladellaolga.com

Formation
2003Diplômée de l'Académie des Beaux-Arts de Milan
1997Maîtrise de Droit, Université de Milan
Expositions personnelles
2004Galerie du Haut-Pavé, Paris.
2003Galleria Ars, Bergamo
Galleria Estro, Padoue
Expositions collectives
2004Jeune Création Art Contemporain, Paris
2003Artandgallery : No Parachute, Milan
2002Lavori in corso, Milan
Careof, Milan
2000Museo della Permanente, Salon di Brera, Milan
Bibliographie
Flash Art, décembre 2003
Exibart.com, texte de Gabi Scardi


Le chantier, les machines, les outils de travail, les cumuls de terre: ce sont les sujets des grandes photographies en couleurs de la jeune artiste italienne Raffaella della Olga.
Le chantier fait partie de son imaginaire; c?est une réalité que l?artiste connaît et qu?elle a longtemps observée. ?Il y a quelque chose de chimique dans le choix du lieu, c?est une expérience physique et mentale. On va au-delà de la clôture métallique -le seuil qui isole et qui protège- pour s?approprier ce qui est propre à cet au-delà: le vide, le silence, l?énergie?.
Image d?une activité continue de production et de recherche, le chantier se transforme dans le travail de Raffaella della Olga en métaphore et projection de la pensée humaine. Là dedans on extraie, on trie, on dépure, on transforme, on produit des déchets; là dedans chaque action provoque une réaction et une multitude d?effets qui interagissent les uns avec les autres.
Pour observer la realité, l?artiste privilégie la nuit, quand la lumière artificielle en souligne l?ambiguité et le sens de mystère. En utilisant un temps d?exposition long, elle isole et fait ressortir certains éléments, qui prennent l?apparence de modèles en miniature, surréels et déconcertants. Des géants silencieux, peut-être en attente, les objets du chantier deviennent autre.
Cependant, le calme qui enveloppe les objets et les paysages lunaires de Raffaella della Olga n?évoque jamais la désolation, mais toujours le mouvement et l?énergie potentielle. Car c?est le moment de la transition qui intéresse l?artiste. A? travers la photographie elle cueille l?instant suspendu entre l? ?avant? et l? ?après?, cette parenthèse d?immobilité entre deux séquences d?intense activité. Bientôt il y aura une motrice, un élément capable de déclencher le travail et les monolithes recommenceront à fonctionner.
Sous cet angle il faut lire également Appel. Ovvero chiamata per il cielo.
Apparemment déconnecté du reste, le grand triptyque représente l?incipit et la clé de lecture de l?ensemble de l?exposition, puisqu?il focalise l?attention sur le passage de l?immobilité au dynamisme. La touche de l?appel devient le symbole d?un organisme générateur capable de déclencher une activité mécanique et donc de produire de l?énergie.
Si les photographies mettent en scène un paysage privé de l?être vivant, le dessein - jeu de fantaisie léger et ludique? est peuplé, lui, d?une foule amusante et amusée. Ce sont des êtres à mi-chemin entre l?humain et l?extraterrestre, des personnages avec de grands yeux mais sans bouche. Ils ont souvent la forme d?un caillou, d?un oeuf ou d?une balle: donc de nouveau - et peut-être même de façon plus explicite par rapport aux photographies-, ce sont des symboles de mouvement et d?activité transformatrice. Ils se touchent, se frôlent, s?unissent et collaborent; ils produisent et provoquent des réactions comme les éléments d?étranges formules alchimiques.
Le trait est propre, le style naïf et les couleurs -comme un écho de la ?Théorie de la Sculpture? de Joseph Beuys- principalement trois: le rouge, à savoir le chaud, l?état chaotique de la matière brute et de la volonté; le bleu, soit le froid, l?ordre, l?état du matériau soumis à transformation; enfin le marron, qui est l?union, l?osmose, la fusion des couleurs précédentes.

Chiara Agnello
(Traduction Carlo Gnecchi)

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