Cécile Wautelet
"Deux"
du 4 au 29 mai 2010
Cécile Wautelet
Expositions (sélection) | |
---|---|
2010 | Deux, Galerie du Haut Pavé, Paris |
2009 | Cécile Wautelet, librairie La lucarne des écrivains, Paris Cécile Wautelet, Espace d’animation Bibliothèque Flandres, Paris 19e |
2008 | Acquisitions 2008, Le Ring artothèque de Nantes |
2005 | Nos amies les bêtes, Espace arts plastiques, Maison du Peuple, Vénissieux, exposition du travail réalisé avec Stéphane Granger à Bucarest |
2004 | Lunes a la una, sélection du projet par le Parcours Européen de la jeune création. Performances sonores et visuelles en collaboration avec Abril Padilla, musicienne, et Inaki Lopez Ordonez, vidéaste et performer |
2003 | Forum Européen pour la jeune création. Forum Stadtpark, Graz (Autriche). Installation photo/vidéo. Projections videos Rencontres Paris / Berlin. Espace Window, Paris. Mise à disposition de réalisations vidéos |
2002 | Pierdut maidanez tarcat deschis, exposition en collaboration avec Stéphane Granger. Galerie 2META, Bucarest. Installation photo/vidéo, Projections vidéos Lecture de Maïs/ Blé /Avoine. Collectif des Chiens et des Chiennes invité par l’École d’Art d’Avignon Pakécado. Exposition collective, panoramique photo, Galerie Artem, Quimper |
2001 | Rencontres Paris / Berlin : projection de Rotation/Grand papa Cinéma L’entrepôt, Paris / Cinéma et centre d’arts Brotfabri, Berlin, association Roaratorio |
2000 | Rallye is not F2 : photographies / photomontages numériques. Journées portes ouvertes de “La Caserne”, Pontoise. Artem hors champs : projection de diapositives. Château du domaine Départemental de Trevarez. Salon Jeune création 2000 : Objets et papiers à emporter toujours avec soi.Installation multi-media.Paris Singulier/multiples, la petite édition dans tous ses états, Galerie Artem, Quimper. |
Mhh-Mhh
Je creuse un trou
Série X
Cavalier
Face-à-face
Mhh-Mhh
La feuille de papier, le dessin, le coloriage
J’ai découvert, il y a quelques années, les vertus du coloriage au feutre. Remplir une surface avec des traits, au feutre, au crayon, commencer à un bout et puis avancer, grignoter jusqu’à l’autre bout, en acceptant le temps perdu à cette tâche, admettre qu’il y a du temps à perdre à faire cela, vouloir perdre son temps de cette manière-là et pas d’une autre, consacrer beaucoup de son temps à le perdre, voilà.
Dans un dessin de la série « face à face », en 2008, j’ai au préalable écrit sur une feuille de papier « je creuse un trou et je me mets dedans » au drawing-gum, puis j’ai colorié en partant du centre et en allant vers l’extérieur. C’est l’annonce d’un projet qui peut paraître un tantinet sombre, mais je creuse avec une mine très fine, et tant que je creuse, c’est que je vis.
Dans la série « le cri », produite en 2009, le trou est une bouche. C’est le centre exact du dessin. Il s’y déploie un motif, centrifuge, que l’on qualifiera de décoratif. Autour de la bouche se déploie un cadre, habituel autour d’une bouche, c’est un visage. Il est traité comme un enchaînement de motifs.
Les 19 dessins de cette série fonctionnent sur ce principe, en déclinant le motif central d’une part et le motif externe d’autre part. Il y a volonté de questionner le spectateur sur l’endroit du dessin où il attachera son regard. Le cri propose donc un face à face au sens littéral, où le regard du spectateur sera tour à tour attiré par la bouche, centre réel du format, où se joue un petit théâtre abstrait, et le reste du visage, lisible dans ses traits, avec des variantes formelles telles qu’yeux écarquillés/ mi-clos, sourcils hauts ou bas, rides, etc… faisant appel à une autre logique que l’expression contenue ou lâchée par la bouche ouverte. Affaire de confrontation, dans le dessin et sa figuration.
Dans la série « x » et la série des « Cavaliers », dessins de grand format, je trace avec mes doigts un dessin en réserve puis passe un fond liquide, encre ou gouache. Dessiner avec les doigts est juste une façon d’adapter la taille de la trace laissée par l’outil sur la feuille à sa dimension. Le résultat est une sorte de tache en négatif, de trou dans la couleur. Ce trou prend forme humaine grâce à un coloriage au crayon ou au feutre. Deux formes humaines confrontées l’une à l’autre, imbriquées, superposées, interpénétrées. Dans « X », j’ai composé les dessins en X, le centre étant à chaque fois le point d’interpénétration des deux corps. Dans la série des Cavaliers, la composition est plus flottante.
Après tout, si le sujet est unique, une tache colorée sur un fond, le centre peut être n’importe où.
Cécile Wautelet