66ème édition de la jeune création

PRIX DE LA GALERIE DU HAUT-PAVE pour la 66ème édition de jeune création

Emilie Duserre – Julien Toulze – Capucine Vandebrouck

Exposition du 3 au 28 mai 2016

Vernissage mardi 3 mai de 18h à 21h

Emilie Duserre

Emilie Duserre – PTHGR, 2015 plâtre et encre dimensions variables

Si le travail d’Emilie Duserre prend pour base la pratique du dessin, celui-ci tend à déborder, à s’échapper, à se déployer.
Tout commence donc par le geste. Se joue une sorte de jeu de pouvoir entre la perte de contrôle et la maîtrise du motif. Il s’agit ici d’un aller-retour constant où differentes strates s’accumulent pour former un précipité, résultat d’une expérience dont les paramètres sont encadrés mais jamais fixes. C’est dans ces conditions qu’Émilie Duserre évolue. À la manière d’une scientifique, elle s’appuie d’abord sur une démarche empirique pour construire un modèle.
De ces multiples expériences elle prélève son écriture, son vocabulaire, choisit un angle d’attaque. Ainsi l’atelier devient laboratoire, duquel sortent les œuvres comme autant d’hypothèses.

Timothée Schelstraete

Site d’Emilie Desserre : http://emilieduserre.com/

Emilie Duserre - Tracé#5, 2015 feutre à alcool sur papier 50 x 65 cm
Emilie Duserre – Tracé#5, 2015 – feutre à alcool sur papier – 50 x 65 cm

Julien Toulze

Mandatory Bedrest, 2010- vidéo aplatie et décompresse - 1 min. 46 s. - pas de son
Mandatory Bedrest, 2010- vidéo aplatie et décompresse – 1 min. 46 s. – pas de son

L’esthétisme de la défaillance

Des installations édifiées dans sa chambre à coucher plutôt que dans des lieux d’expositions. Julien Toulze diffuse majoritairement ses créations par le biais des réseaux virtuels en leur injectant une consistance factice. Des captures au plus près des réalisations sont faites afin de fausser les rapports d’échelle tout en dissimulant les éléments référents lors de la prise de vue. Attentif à l’imagerie des bugs digitaux mais aussi aux effets visuels consécutifs à des vacuités ophtalmologiques, le plasticien tend à reproduire ses observations. Étant foncièrement incompétent dans les domaines techniques et scientifiques, la transcription est toujours produite de manière primitive. Tout ce qui est bâti n’est pas fait pour subsister.

“Des réalisations putrescibles ? Cela ne lui donne aucun pouvoir de séduction mercantile. Benêt ! Fada ! Jobard de la réalité économique du monde moderne !” (1)

Dans ses compositions, Julien Toulze partage une fascination pour la dégénérescence des signaux et des flux de données. À l’heure où l’information doit être disponible et distincte, il s’amuse à en spolier la lecture en modelant les supports de projections lumineuses. Il propose ainsi des simulacres d’artefacts au contenu informatif perverti.

Jean-François de Saint-Avertin (catalogue Montrouge 2012)

(1) Ruth Mollo

Site de Julien Toulze : http://julien.tools

Julien Toulze – Space Chardronnet, 2016 – plan séquence au téléphone – 2 min. 49 s. – son d’ambiance

Capucine Vandebrouck

LA MÉMOIRE DE L’EAU (détail) 2015 -PHOTOGRAMMES D’EAU, DE GLACE, DE BUÉE, SOUS VERRE DIMENSION VARIABLE Photographe: Camille Roux

«  Alchimiste de la matière, apprentie sorcière moderne, Capucine Vandebrouck transforme et altère notre perception du monde et des objets qui nous entourent. Floutant le réel pour le rendre paradoxalement plus net à nos sens, elle développe un vocabulaire formel simple et épuré, qui donne souvent la sensation de passer de l’autre côté du miroir. […] Pourtant pas de truc ni de tour de passe-passe. Tout est là, à nu, dans le «désert du réel ». Entre la puissance de l’imaginaire que convoquent ses œuvres, et le réel que le corps perçoit, Capucine Vandebrouck crée une tension jubilatoire. Par divers jeu de simulacres, d’inversions et de retournements, c’est la mesure de notre regard qu’elle rend soudain tangible. »

Marie Cozette, extrait du texte « Alchimiste de la matière », écrit dans le cadre d’une résidence à la Synagogue de Delme.

Site de Capucine Vandebrouck : www.capucinevandebrouck.fr