Laurence de LEERSNYDER

Laurence de LEERSNYDER

« Peaux – Métamorphoses »

Exposition du mercredi 2 mai au samedi 2 juin 2018

Vernissage mercredi 2 mai de 18h à 21h

Empreinte-de-peau
Empreinte-de-peau

Les Formes du retrait : Extrait d’un texte de Marie Cantos

C’est une équation à trois termes que Laurence De Leersnyder reformule à chaque invitation : un matériau, un geste, un espace. Dans son atelier, elle expérimente des liens entre gestes et matériaux. Dans les espaces où elle est invitée à intervenir, elle projette une forme.

Pas d’idée préalable, pas de concept sous-jacent, mais une attention au faire. Pas de hasard non plus : il ne s’agit pas de laisser la matière opérer à sa guise. L’artiste choisit lesdits matériaux pour des propriétés physiques, symboliques ou esthétiques qu’elle fatigue, voire contrarie. Du bois, du béton, du plâtre, de la terre, entre autres, à contre-emploi, souvent. Au fur et à mesure des opérations plastiques, les murs de l’atelier se remplissent de miniatures en cire, en plâtre, des Fragments d’atelier. Ces essais sont les témoins de ce qu’elle définit comme une« connaissance empirique ».

Empreinte de bitume-2013-En robe a froid, latex, résine, 55x100x15cm
Empreinte de bitume-2013-Enrobé à froid, latex, résine, 55x100x15cm

De là, des procédures s’établissent et des séries s’élaborent, sans que la dimension processuelle du travail ne se confonde jamais avec une posture in progress. La forme finale – achevée, parachevée – est héritière de l’Antiform, où le matériau vient buter, au propre et au figuré, contre la géométrie des volumes et la simplicité des manipulations.

L'envers du vide I&II&III - 2013 - Résine, élastome╠Çre, bois
L’envers du vide I&II&III – 2013 – Résine, élastomère, bois

Quelles sont-elles, ces manipulations ? On pourrait noircir deux feuilles de papier d’une «liste de verbes», à l’instar d’un Richard Serra : creuser, étirer, verser, etc.

On pourrait aussi bien n’en choisir qu’un seul : retirer. Toujours, quelque part, retirer : que ce soit physiquement, mentalement, métaphoriquement. Plonger la main dans la terre, ménager un creux, puis couler dans ce moule la matière d’un volume à venir. Agglomérer du bitume de rebouchage sur une surface, comme l’empreinte factice d’un nid-de-poule dans une route, relever au mur cette étrange cartographie, insulaire, escarpée, volcanique. En somme : élaborer des formes du retrait – dans toute l’acception du terme…

Vue maquette
Vue maquette

http://laurence-de-leersnyder.com