Henri WAGNER
« RECTANGLE BALLADE »
Exposition du 6 novembre au 1 décembre 2018
Vernissage mardi 6 novembre de 18h à 21h
«Rectangle Ballade» ce sont les mélodies créees par les traits, les courbes et autres interventions graphiques et picturales sur des supports rectangulaires.
L’artiste propose pour cette exposition à la galerie du Haut-Pavé une immersion dans ses recherches : peintures grands formats, travaux sur papiers et interventions murales.
Il n’y a pas dans la pratique d’Henri Wagner de recherche de spécialisation. Le spectre des médiums utilisé est extrêmement large, nombre de papiers, de peintures en spray, d’encres, d’enduits, de mortiers et d’adhésifs élargis-sent le champ d’action graphique d’Henri Wagner, surtout quand ceux-ci sont combinés avec une variété de supports allant bien au-delà du cadre et de la toile, tant qu’eux-mêmes apportent aussi un intérêt à l’applique de la matière picturale par le peintre.
Depuis un peu plus d’un an maintenant, Henri peint sur des plaques de verre et non, ce n’est pas le premier à le faire mais, il y a dans ses peintures un «vide ajouté», une conscience de l’invisible qui va au-delà de l’abstraction. Une attention toute particulière qui est portée au hasard et à la liberté du geste, comme l’ont, à très juste titre, défendu de nombreux grands peintres avant lui, mais aussi une place grandissante, à l’effacement et au recouvre-ment qui prend ici toute sa mesure grâce au verre qui en est le support mais aussi le révélateur et sans qui nous n’aurions qu’un moins bel accès au geste du peintre et ses recherches dans l’exploitation de la matière.
Peindre sur une vitre n’est pas pour lui un concept en soi, c’est la démarche qu’il utilise en ce moment pour montrer l’envers et le résultat d’une succession d’actions spontanées. Henri, construit, trace, passe et repasse plusieurs couches de matières en travaillant de façon intuitive mais non sans une certaine hésitation.
Lorsqu’une partie de la surface peinte est trop construite ou trop chargée, il l’efface et laisse la marque de cet effacement visible. Ne pas masquer ses erreurs et ses doutes permet à Henri de laisser la vitre révéler plusieurs strates de réflexions lors de la construction de la peinture. D’autres couches seront appliquées par la suite et les effacements, les grattages les doutes et les balayages, seront mis en lumière dans un effet d’inversion lorsque la vitre sera finalement retournée pour être présentée non pas du coté peint mais de son côté immaculé.
Notre peintre ne se cache pas d’une inspiration urbaine manifeste, ses pein-tures à lui ne cachent rien et au contraire nous montrent les étapes et les hé-sitations qui deviennent elles aussi des motifs. Sûrement de façon inconsciente et parce qu’issu d’une génération noyée dans une accumulation «d’images à grande vitesse», nous ressentons dans les peintures d’Henri Wagner, le besoin d’un retour au calme, où l’économie des traits, des formes et des couleurs tend vers un certain minimalisme qui fait du bien parce qu’il n’occulte pas non plus les sources d’inspiration de l’artiste et son environnement urbain, ses terrains vagues, ses bâtiments abandonnés aux graffitis bruts portant avec eux la trace du passage du temps.
Léo Marin