ALEXIA ANTUOFERMO

ALEXIA ANTUOFERMO

LAUREATE DU PRIX MICHEL JOURNIAC 

Exposition du 3 au 14 novembre 2015

Vernissage mardi 3 novembre de 18h à 21 h

 

3.sans-titre, bois, 15 cm x 17 cm, 2015
3.sans-titre, bois, 15 cm x 17 cm, 2015

 

La multiplicité des supports utilisés à différentes époques, de la tablette d’argile en Mésopotamie à l’ordinateur aujourd’hui changent notre manière de communiquer et de concevoir le monde. Cette association entre l’écriture et ses supports multiplie nos manières de lire et d’appréhender l’espace. En passant par la représentation en perspective, la cartographie ou la 3D, nous choisissons à chaque fois de nouveaux angles de lectures pour traduire l’espace, chacune de ces projections semblent alors liée au langage, à une époque et à une perception subjective du monde.

Notre perception de l’espace n’a jamais autant été bouleversée qu’aujourd’hui, « Nous sommes à un moment charnière de l’Histoire à partir duquel s’amorce, par effet de bascule, une nouvelle façon de représenter le monde, de le visualiser et, par conséquent, de le comprendre et de le sentir »[1]. C’est à travers la réalisation de mes projets artistiques que j’ai pu m’interroger sur ces transformations et en faire l’expérience.

Les formes typographiques et les supports se démultiplient : logos, enseignes, sites internet… La lecture des signes devient de plus en plus complexe, chaotique bien qu’organisée, ils transforment notre lecture linéaire et réorganisent notre espace.

A travers mes réalisations artistiques, je me suis aperçue que le numérique influençait ma perception. La manière dont je concevais mes œuvres et mes recherches s’est orientée vers le signe et proposait différentes lectures simultanées. Comment l’homme réécrit-il et s’inscrit-il dans l’espace aujourd’hui, en nous éloignant d’une écriture matérielle, l’écriture numérique réécrit-elle notre espace physique?

Depuis l’apparition du numérique, l’écriture de l’espace semble se métamorphoser, l’espace se redéfinit et l’écriture semble s’inscrire indirectement dans l’espace physique à travers l’outil numérique.


[1] Fred FOREST, Pour un art actuel, l’art à l’heure d’internet, éditions L’Harmattan, p.112

http://alexiantuo.wix.com/antuofermo-alexia

 

Spatiographie, encre sur papier,2015

 

sans titre, impression 3D, dimension variable, 2015

 

Aériennes, encre sur papier, dimension variable, 2015

SOPHIE TRUANT

SOPHIE TRUANT
« Tout ce qui brille… »
Exposition du 22 septembre au 17 octobre 2015
Vernissage mardi 22 octobre de 18h à 21h

Potiche II, 35 x 17 cm, 2015, faïence émaillée et corde
Potiche II, 35 x 17 cm, 2015, faïence émaillée et corde

Lors de mon processus créatif, j’aime m’accorder une liberté totale et tente de m’approprier sans interdit les matériaux et les techniques.

Je mets en écho des matériaux et des textures, afin de créer des associations inattendues et provoquer des sensations déroutantes.

Je fabrique des créatures étranges, des pots inutilisables, des bijoux qui ne se portent pas.

Je travaille sur le rapport entre des sculptures de forme inédite et leur évocation en terme d’imaginaire, bien qu’elles ne ressemblent à rien, elles évoquent en nous quelque chose de connu.

Tout est source d’inspiration, des arts décoratifs à l’illustration, des techniques de l’artisanat à l’art.

Je puise dans tout ce qui m’entoure, m’attire et m’inspire sans hiérarchiser.

Dans un premier temps la céramique comme une peau, un rapport presque primitif à la matière, «les mains dans la boue», puis vient le temps plus lent, de l’émaillage comme une parure, de la réparation parfois, du fard pour sublimer.

Le dessin comme une écriture, dire avec des lignes, des couleurs, des textures.

Le fil, le tissage, la broderie, le travail du crochet comme autant de moments suspendus dans la fabrication, me permettant de jouer avec la réversibilité du matériau.

J’ai souhaité, dans ce travail pour l’exposition Tout ce qui brille… présenter un ensemble d’œuvres qui, pour reprendre les mots de Bertrand Prévost pensent l’ornement comme un plus qui n’est pas superflu mais harmonieusement complémentaire1

J’utilise l’émail et les paillettes comme un maquillage. Recouvrir certaines parties pour masquer un défaut et redonner de l’éclat, transformer une imperfection en qualité avec un rehaut de fard.

L’addition de paillette, en plus d’ajouter à mes créations une richesse esthétique apporte un axe nouveau à mon travail me permettant de jouer avec la réflexion de la lumière comme un jeu de miroir sur cette multitude de facettes.

______________________________________________________________________

Notes
1 Bertrand Prévost, « Cosmique cosmétique. Pour une cosmologie de la parure », Images Re-vues
[En ligne], 10 | 2012, mis en ligne le , consulté le 13 août 2015. URL : http://imagesrevues.revues.org/2181

 

www.sophietruant.blogspot.fr

Portrait, 22 x 32,5 cm, 2015, techniques mixtes sur dentelle en papier et cadre pailleté
Portrait, 22 x 32,5 cm, 2015, techniques mixtes sur dentelle en papier et cadre pailleté
Potiche I - détail
Potiche I – détail
Potiche I, 50 X 26 cm, 2015, faïence émaillée, corde et paillettes
Potiche I, 50 X 26 cm, 2015, faïence émaillée, corde et paillettes

De rendez-vous en rendez-vous

DE RENDEZ-VOUS EN RENDEZ-VOUS

Maya Benkelaya / Benoit Gehanne / Lotte Gunther / Hélène Milakis / Elissa Marchal/ David Ortsman / Etienne Pottier / Lydie Régnier / Xavier Rognoy / Sivan Rubinstein / Jean Bonichon
du 8 au 19 septembre 2015
Vernissage Mardi 8 septembre de 18h à 21h

maya benkelaya 1(72 dpi)

 

 

 

 

 

 

Maya Benkelaya

Benoit GehanneBenoit Gehanne

Lotte Gunther

 

 

Lotte Gunther

 

Hélène Milakis

 

 

 

 

Hélène Milakis

 

Elissa Marchal

 

 

 

 

 

 

Elissa Marchal

 

David Ortsman

 

 

 

 

 

 

David Ortsman

 

Etienne Pottier

 

 

 

 

 

 

 

Etienne Pottier

 

 

 

Lydie Régnier

 

 

 

 

 

Lydie Régnier

 

 

 

 

 

 

Xavier Rognoy

 

 

 

 

 

 

Xavier Rognoy

 

 

 

Sivan Rubinstein

 

 

 

 

Sivan Rubinstein

 

 

Jean Bonichon

 

 

 

 

 

 

Jean Bonichon

JULIA SCALBERT

JULIA SCALBERT

A GRIN WITHOUT A CAT

Exposition du 2 au 27 juin 2015
Vernissage mardi 2 juin de 18h à 21h

 

sans titre, 2014, acrylique sur toile, 100x80cm

 

 

 

 

 

 

 Sans titre – 2014 – 80X100 – Acrylique sur toile

 

Les énigmatiques empilements de Julia Scalbert

« (…) Ce n’est pas impressionnant ou grand.

Mais si vous êtes satisfait seulement

avec le mouvement du murmure de la vie,

alors c’est ici.».1

Un : Je n’ai pas mis un pied dehors

Deux : Où sont ces enfants qui poussent et font glisser quelque chose sur le sol ?

Trois : Depuis ce matin, il tourne autour du pâté de maison.

Quatre : La terrasse est jolie, mais la balustrade cache la vue.

                                                                                                          

Le glacis est à la peinture ce que le travelling est au cinéma : l’espace y est le temps.

Dans la peinture de Julia Scalbert, c’est par la succession de couches fines et transparentes qu’arrivent les formes. Ces superpositions de glacis construisent des objets et des espaces peints non-identifiés.


Là, le peintre veille la peinture, dans la lenteur de son élaboration.

 

Le « laisser-venir » des formes.

Le motif n’est ni lyrique, ni métaphysique: il s’objective. Ici, les objets peints ont un poids, une solidité, une forme qui s’approche parfois des constructions les plus archaïques : motte de terre et linge plié, taupe et femme au foyer en architectes.

Parce qu’ils ne sont pas reconnaissables, ces objets peints logent en eux- même une
dimension abstraite. Incongruité des objets peints / tendresse d’une palette salie / couleurs musicales à la tessiture grave, accompagnent le mutisme de cette artiste.

 

Qu’est-ce qui est singulier à la peinture aujourd’hui ? En perdant son aura, la peinture s’est mise à négocier son existence face à son inutilité, sa vacuité même. Mais elle persiste malgré tout, dans une adresse faite au regard de l’autre. Ici, la manière du peintre est un anachronisme pour l’époque : pas de rapidité ou d’identification immédiate. Julia Scalbert hérite d’une dimension picturale qui n’est plus dans la dichotomie figuration/abstraction. Et les objets peints cherchent leurs formes dans la tension que crée ce paradoxe. Ce n’est pas nouveau, chercher à peindre ce que la peinture peut exprimer par ses propres moyens. Mais aussi, tel que l’avait commencé le peintre Guston, résoudre l’énigme de « ces formes solides placées dans un espace imaginé »2. Les énigmatiques empilements de Julia Scalbert donnent à voir un espace pictural paradoxal qui figure la persistance du désir dans le temps. Le sujet de la peinture y est incontrôlable, solide, et le lieu de nombreuses métamorphoses.

 

Angela Freres

Mars 2015

 

1 H.D Lawrence, Etruscan Places, 1932, texte intégral disponible sur http://gutenberg.net.au/ebooks09/0900381h.html, cité et traduit par Eric Suchère in, Principes de légèreté, Raoul de Keyser & pratiques contemporaines, éd. Lienart, coll. Beauté, Montreuil-sous-Bois, 2012, p.17.

2 Philip Guston, Peintures 1947-1979, éd. Centre Georges Pompidou, Paris, 2000.

www.juliascalbert.com

Cher Philip, 2013, acrylique sur toile, 170x130cm

 Cher Philip – 2013 – 130X170 – Acrylique sur toile
sans titre, 2014, acrylique sur toile, 160x130cm
Sans titre – 2014 – 160X130 – Acrylique sur toile