De Rendez-vous en Rendez-vous

Avec Julia DUPONT, Danaë MONSEIGNY, Jeanne RIMBERT

Exposition du 13 au 24 septembre 2022

Vernissage mardi 13 septembre de 18h à 21h

Julia DUPONT – Surfaces profondes #9 – 2020 – Tirage pigmentaire Fine Art sur papier mat Hahnemühle
30,6 x 42,6 cm
Danae MONSEIGNY – Ipso facto, 2022 – Coton et fil d’or – 28 x 34 x 6 cm
Jeanne RIMBERT – Sans titre – Pièces issues de l’installation « La cité des rêves perdus » – Grès rose émaillé, faïence blanche émaillée, plastique fondu, sacs plastiques, plâtre, mastic, peinture

Maximilien HAUCHECORNE

« Visions »

Exposition du 7 juin au 2 juillet 2022

Vernissage mardi 7 juin de 18h à 21h

Layout Maximilien Hauchecorne -V6

Où la lumière du jour se pose-t-elle quand personne ne regarde ? Pendant les périodes de confinement, la plupart d’entre nous ont eu l’occasion d’observer nos espaces domestiques à des moments où ils sont habituellement vides ; l’artiste Maximilien Hauchecorne, basé à Paris, a consciemment profité de ces moments pour explorer davantage l’ombre et la lumière. Une pratique méditative qu’il compare à la respiration, ses compositions reflètent une sensibilité transmise par la vibration organique, des lignes ininterrompues comme un acte de dévotion aux sens.

« Visions » invite le spectateur à partager ce voyage de la lumière à travers les espaces et sur les objets ; le sens métaphysique, une image mentale construite sur un état de méditation, inspiré par les «Scivias» d’Hildegard von Bingen, où elle appelait ses messages divins – ou visions – «les ombres de la lumière vivante». Tout comme le tourbillon Soufi est un acte physique de méditation et les mandalas bouddhistes une représentation de l’univers parfait, Maximilien Hauchecorne se tourne vers des processus trouvés dans le mysticisme pour les comparer à son mouvement répétitif et rythmique

Layout Maximilien Hauchecorne -V5

Utilisant l’encre de Chine et la plume, parfois sur un tirage cyanotype, les dessins de Maximilien Hauchecorne commencent par un noir intense, introduisant une géométrie raffinée sur le blanc du papier. L’aube commence par l’obscurité, et l’architecture déploie ainsi une intégration lente et régulière de la lumière, révélant des formes cylindriques aux formes elliptiques variées. Des couches successives de lignes tracées à main levée explorent une préoccupation pour le volume au-delà de ces seules formes, son corpus d’œuvres s’étendant sur une vaste échelle, de 180 cm à la largeur d’une paume. Les cahiers qui se déplient et se déplient à nouveau en une multitude de croquis du monde naturel, imitant la narration du flux de conscience rendue célèbre par «Mrs. Dalloway» de Virginia Woolf.

Dans les eaux-fortes, les vagues de l’océan sont représentées avec la douceur d’une plume, montant et descendant de la page comme une poitrine et un ventre remplis d’air. Ces paysages marins témoignent d’une pratique qui n’est pas confinée à la sécurité d’un environnement contrôlé, mais qui s’adapte et s’étend dans la poursuite de la maîtrise. Son raffinement artistique croît parallèlement à la profondeur spirituelle, manifestant un niveau de précision que l’on confond parfois (de manière quelque peu ironique) avec ce qui doit être généré par ordinateur.

Maximilien Hauchecorne fait un geste vers les irrégularités que la lumière projette dans son travail, des nuances et des motifs tissés dans les superpositions successives, qui sont indéniablement humaines. Inspiré par l’ouvrage « L’Éloge de l’Ombre » de Jun’ichiro Tanizaki, sa pratique témoigne d’une volonté de prendre conscience de la richesse de notre expérience quotidienne, si ces textures et transitions – de l’ombre à la lumière et inversement – peuvent être ressenties dans l’instant vécu.

Invitation_Hauchecorne_2022-06 V2

https://maximilienhauchecorne.com

maximilienhauch@gmail.com

Longjun ZHANG

« Entre ici et là »

Exposition du 10 mai au 4 juin 2022

Vernissage mardi 10 mai de 18h à 21h

Les thèmes chers à Longjun Zhang sont les paysages, les objets du quotidien, les hommes…

Un homme est affalé dans un fauteuil, deux autres se mettent nus, un autre est assis face à nous prenant appui sur ses coudes, d’autres s’étreignent. L’homme marque là le point de tangence du vide et de la stabilité. Leur irréciprocité, sauf un couple qui s’enlace, est génératrice d’interrogation presque de mystère.

Que font-ils ? Ils semblent évoluer sans nous remarquer, presque dans un vide marqué par la couleur ou plutôt la non-couleur – le noir, le gris, le blanc – qui permettent l’approfondissement du sujet sur la toile, même si le noir a la propriété d’en aggraver les formes. Les toiles se cherchent dans la confrontation de ces corps, dans le débat entre les diverses inhibitions et censures que l’homme s’attribue à lui-même. Des figures pourtant désirantes faites souvent à partir de photos prises sur internet.

Les paysages sont plus apaisés. À la première lecture, ces déserts où toute présence humaine est effacée jettent le trouble tant l’image picturale, par une puissance qui frappe le regard, garde ses distances avec un regardeur possible. Les couleurs souvent presque sourdes réagissent à l’intérieur de leur propre lumière aux limites d’un silence et d’un calme apaisant. L’usage de la brosse et de pinceaux de différentes tailles permet à la peinture de se déployer et de faire surgir des transparences et une cosmogonie écrite dans les ombres et les lumières.

À ces deux séries bien identifiées, s’ajoutent des toiles de petit format sur la thématique de la main. Dotées d’une grande puissance suggestive, elles traduisent l’expression des sentiments et de la pensée, rappelant que dans la pratique de la peinture occidentale et de la calligraphie chinoise que Longjun connaît bien, la main qui tient le pinceau est une mémoire sans paroles, une mémoire d’expérience, faite de transmission, et fondée sur une accumulation d’apprentissages et d’oublis.

Il ne faudrait pas croire que la peinture de Longjun Zhang n’est faite que d’ombres et de violence. À y regarder de plus près, le peintre fait surgir des formes où la charge émotionnelle est tellement forte qu’elle peut sembler parfois assourdissante. Elle est en tous cas éclairée par une pensée très pure et forte qui s’immerge dans les formes peintes. Ses toiles peuvent évoquer Munch, Goya, Manet, plus récemment Joan Mitchell ou Marlène Dumas que Longjun Zhang aime à citer comme ses maîtres mais elles ne répètent jamais aucun modèle. Ses tableaux nous happent et nous nous laissons baigner par cette peinture majestueusement déployée où il nous incite à entrer.

Françoise Docquiert

Après des études à l’université Jiaotong du Sud-Ouest en Chine et un master en Arts Plastiques à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Longjun Zhang vit et travaille à Aubervilliers.

zhanglongjun.6@gmail.com

www.longjunzhang.com

Milan VAGAC

« Unfolding »

Exposition du 8 mars au 2 avril 2022

VERNISSAGE mardi 8 mars de 18h à 21h

Le médium principal du travail de Milan Vagač est principalement la peinture, mais d’autres médias tels que l’objet et l’installation peuvent également être trouvés dans son travail. L’inclinaison vers une certaine multidisciplinarité se reflète également dans l’approche de la peinture elle-même, qui devient une cible pour l’exploration, la déconstruction et l’accentuation de l’ouverture des frontières dans la transcendance des moyens d’expression classiques. Dans l’exposition Unfold, il présente des œuvres issues d’une série intitulée BAU, sur laquelle il travaille de manière continue depuis 2016. Le titre BAU, qu’il a emprunté à l’école Bauhaus de renommée mondiale, peut être considéré comme une référence aux points de départ les plus importants de son travail. Il les trouve principalement dans l’héritage de l’art moderne, de l’architecture moderne et du design. Il cite souvent directement, déconstruit et transforme les œuvres d’art moderne en de nouvelles formes. Le langage de l’art moderne lui sert d’alphabet visuel librement accessible, avec lequel il continue à travailler librement et à créer des points de départ alternatifs. L’image est donc, dans la conception de Vagač, un outil autonome pour une approche flexible permettant de traiter non seulement du regard en arrière mais aussi de la mémoire comme une certaine constante qui permet de réexaminer les retours dans l’art. 

              C’était le Bauhaus qui a été le lieu où la pensée moderniste a assoupli les frontières entre l’art libre et l’art appliqué, entre l’expression artistique originale individuelle et la production ou la multiplication de masse. Vagač brouille délibérément ces frontières dans son travail. Dans sa grande série d’abstractions géométriques BAU_2017020-26, il travaille avec un paramétrage initial, un manuel graphique, qui détermine la forme d’une série donnée. La série se déroule de façon rythmique sur la base des règles données, et l’artiste lui-même ne fait qu’observer les limites de la cadre préétablie. L’auteur supprime délibérément sa créativité et lui laisse un espace clairement défini. Il accentue ainsi le processus de peinture lui-même, qui se transforme en un acte de production.

                Dans les œuvres BAU_12092021 et BAU_19092021, Vagač se concentre sur les qualités médiatiques de la peinture elle-même, déplace ses moyens d’expression et l’actualise par rapport aux défis du présent. Il nie sa planéité et révèle des couches et des structures cachées. Il décortique le corps du tableau lui-même, en utilisant ses éléments structurels qui nous sont cachés, comme la toile sans la couche de base ou le cadre en bois du tableau lui-même. Les éléments structurels de la peinture, pour la plupart invisibles, deviennent des moyens d’expression, nous révélant l’anatomie du médium lui-même. L’analyse des fonctions de la peinture elle-même à travers un réductionnisme délibéré, combinée à l’actualisation de l’héritage du modernisme et de la modernité, crée une approche d’auteur unique qui constitue une contribution à la scène artistique slovaque.

                Milan Vagač est diplômé de l’Académie des beaux-arts de Bratislava, en Slovaquie, où il a effectué ses études doctorales au département de peinture. Il est le cofondateur du magazine X sur le dessin contemporain, où il a travaillé en tant qu’éditeur de 2013 à 2017. Il a participé à plusieurs résidences d’artistes internationales, telles que le Headlands Centre for the Art à San Francisco (États-Unis), la Nida Art Colony, Nida (Lituanie), Meetfactory, Prague (République tchèque) et la Cité internationale des arts à Paris. Il est lauréat du prix Essl Art Award pour les jeunes artistes. Il a présenté son travail dans le cadre de plusieurs événements individuels et collectifs en Europe, notamment lors d’une exposition à la galerie Kolektiv Radieuse à Marseille et à la Artissima Art Fair à Turin en 2021. Il vit et travaille à Prague.

L’exposition a été co-organisée grâce au soutien de l’Institut slovaque de Paris.

www.milanvagac.com