HADRIEN PICOT

La galerie du Haut-Pavé, l’UFR des Arts Plastiques et Sciences de l’art et la galerie Michel Journiac de l’université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne présente le lauréat de

Juste avant / Prix Michel Journiac #5

HADRIEN PICOT

Vernissage mardi 23 septembre de 18h à 21h

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Le prix Journiac a été mis en place en 2010 pour valoriser et professionnaliser les travaux des étudiants en fin de Master 2 Arts Plastiques. Une exposition est montée à la Galerie Journiac après sélection, par un jury de professionnels,  de huit étudiants. Le jury  récompense alors un étudiant en lui offrant la possibilité d’une exposition personnelle (Galerie du Crous en 2010 et 2011, Galerie du Haut Pavé en 2012 et 2013).
Le jury est composé de professionnels du monde de l’art.  En 2010 et 2011 : Patricia Dorfmann, Alain Gutharc, Micheline Lelièvre, François Pourtaud. En 2012 : Gilles Baume, Kamel Mennour, Anne-Laure St Clair, Catherine Viollet. En 2013: Gilles Baume (Frac Ile-de-France), Frédéric Daviau (galerie du Haut Pavé), Emma-Charlotte Gobry-Laurencin (galerie Kamel Mennour), Catherine Viollet (Galerie municipale de Vitry-sur-Seine). En 2014: Marc Bembekoff (commissaire), Frédéric Daviau (galerie du Haut-Pavé), Lore Gablier (La Ferme du Buisson), et de Jocelyn Wolff (galeriste).

DE RENDEZ-VOUS EN RENDEZ-VOUS

DE RENDEZ-VOUS EN RENDEZ-VOUS / Claire Barbier / Elissa Marchal / Cathy Jardon / Sivan L.Rubinstein / Lydie Régnier / Xavier Rognoy / Nathalie Da Silva / Olivier Cans / Jean Bonichon / Cédric Landivaux

du 9 au 23 septembre 2014
Vernissage Mardi 9 septembre de 18h à 21h


Cathy Jardon, Still, Acryl auf Leinwand, 62×45 cm, 2014


Elissa Marchal, assemblage 24, 77x65x24cm, 2014

Jean Bonichon, sceau, sceau en métal galvanisé, céramique, étain, 29xx32 cm


Lydie Régnier, Monde Flottant, céramiques, photographies sur dibond 40x30x25 cm, 2013


Nathalie Da Silva, Sans titre,  technique mixte sur bois gravés, 2014

Olivier Cans, Atlas, assemblage d’objets, 24x12x14 cm, 2014

Xavier Rognoy, sans titre, acrylique et collage sur carton, 40x35cm, 2013

ETIENNE POTTIER

ETIENNE POTTIER
AGE D’OR

Exposition du 27 mai au 21 juin 2014
Vernissage mardi 27 mai 2014 de 18h à 21h

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Initialement formé au graphisme et à l’illustration à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs (2009), Etienne Pottier a publié un album Jamais en dessous de 130 en 2010 avant d’étendre le champ de ses recherches plastiques. Parallèlement à la gravure, qu’il pratique intensément depuis 2010, l’artiste a initié récemment une série de grands dessins à l’encre de Chine, montrés pour la première fois dans cette exposition.Qu’il s’agisse de gravures, de dessins à l’encre ou au fusain, ou de peintures, les couleurs sont rares dans le travail d’Etienne Pottier. Le noir et le blanc accompagnent toujours une recherche graphique exigeante, qui progresse autour de motifs récurrents et entrecroisés.

Pottier puise une partie de ces motifs dans les divers milieux marginaux qu’il a fréquentés et qui font sa singularité dans le monde de l’art contemporain. S’il ne parle pas bien le « germanopratin », il sait en revanche mixer dans une free-party, naviguer le milieu punk, aussi bien que celui des motards, étant l’un des leurs.

Son œuvre n’en est pas moins nourrie de références à l’histoire de l’art, d’Albrecht Dürer à Damien Deroubaix ou Peter Doig, en passant par Eugene Smith. Il affectionne par exemple les « vanités », thème classique de l’histoire de l’art depuis le 17e siècle, ces natures mortes dans lesquelles les éléments doivent rappeler au regardeur, de manière allégorique, le caractère transitoire de sa vie terrestre, et l’inciter à se tourner vers Dieu pour le salut de son âme. Mais le thème n’a chez Etienne Pottier pas de portée religieuse. Dans un monde sans Dieu, crânes et squelettes ne font que rappeler la fragilité de l’homme.

La vulnérabilité est une thématique centrale chez Pottier. Souvent, elle affleure là où on ne l’attend pas : les chiens (compagnons de galère des marginaux, des « punks à chien ») sont musclés et puissants, mais semblent pourtant inoffensifs, avec leur langue pendante et leur regard tendre. Les quatre gueules bienveillantes de son Cerbère contemporain n’inquiètent guère. De même, l’homme cynéphale, qui dépose sa tête en offrande, semble bien apaisé. Malgré le thème, il n’y a dans l’image ni violence, ni souffrance, ni provocation, mais l’évocation d’un rituel mystérieux et intemporel.On décèle chez l’artiste une aspiration à traiter les sujets prosaïques d’une manière spirituelle, à conférer à des thèmes quotidiens une dimension presque sacrée. C’est en particulier perceptible dans la manière dont il aborde l’iconographie de la moto. Dans ses gravures, les casques de moto sont comme auréolés et mis en équivalence avec des heaumes de chevaliers ou des casques gaulois. « Le pouvoir et la gloire » sont les trophées convoités par ces nouveaux « héros » contemporains que sont les motards, en quête d’une expérience unique : dominer sa peur, braver le danger et la mort. Les références au monde des motards est toutefois allusive, et presque cryptée. Seuls les initiés connaissent le « prince noir », motard anonyme qui a parcouru les 35 km du périphérique en 11 minutes (Acte de foi), ou savent que les acronymes SRAD ou CBR inscrits en frontispice de certaines gravures, renvoient à des engins mythiques, extrêmement puissants.

Comme tous ceux de sa génération, Etienne Pottier pratique le sampling : il puise son inspiration sur internet où un mot-clé mène à un autre et peut vous embarquer vers des images inattendues. Mais ces images-sources s’enrichissent de la connaissance qu’a l’artiste de l’histoire de l’art : le « prince noir » devient ainsi la figure d’un retable, revisité par une esthétique « black metal ».

Sa dernière composition Veneah (dont le titre vient de « Heaven » à l’envers) ouvre son travail vers de nouvelles perspectives artistiques. Dans ce vaste paysage, les entrelacs végétaux, les volutes de fumée, les musculatures semblent l’occasion pour l’artiste de laisser libre cours au plaisir du geste pictural, qui l’emmène toujours plus loin dans de nouveaux territoires oniriques. Est-ce l’Age d’or ?

Stéphanie Molinard

Veneah, 2014, encre de chine sur papier, 225 x 450 cm


Age d’or
, 2014, gravure sur papier, 50 x 34 cm

http://etiennepottier.tumblr.com/

HELENE MILAKIS

Hélène Milakis
Chiens Errants

exposition du 29 avril au 24 mai 2014

 Chiens errants 2013 acrylique sur toile, 130x178cm

Je travaille l’acrylique, peinture qui sèche vite me permettant de mettre des fonds et de revenir rapidement dessus.

Il y a parfois le collage, la craie, l’encre qui peuvent intervenir pour soutenir la vision que j’ai de cet  espace où je craie, la toile.

C’est en peignant que les personnages et les chiens errants prennent vie, qu’ils émergent.

Ils sont anonymes mais bien vivants dans un lieu que l’on peut deviner comme des Ruines, la nature, une ville, ou pas.

Une réflexion, ma réflexion sur la vie.

Fonds coupants, découpants, sombres ou vifs où se mettent en scène un personnage ou plusieurs personnages, un animal ou une meute, des ruines.

Nous sommes seuls  face à la vie avec des regards absents, hagards comme figés.

Décharnés, dénudés mais là plus que jamais encrés dans la terre,

« Chiens errants» c’est la rébellion, ce sont des hommes et des animaux qui s’animent.

Moments périlleux et décisifs. C’est la lisière de la ville, entre le commencement ou la fin de celle-ci.

Emotions que je ressens face au spectacle que m’offre une capitale et les quelques lieux que je connais sur cette planète avec de « drôles de coins » qui peuvent être des toiles de fonds pour un film, un livre ou une peinture…

Il est parfois difficile de ne pas se sentir seul devant cette métamorphose.

J’ai expérimenté la figure humaine, je la déplace vers ce qui l’entoure.

Je poursuis des compositions s’inspirant de corps de villes, de ruines, d’humains ou d’animaux.

Je me nourris de ce qui m’entoure, de ce qui me touche et me saute aux yeux.

Hélène Milakis

 Portrait de famille, 2014, acrylique sur papier marouflé sur toile, 46x61cm

Ruines-2014-acrylique-sur-toile-60x73cm

 Ruines 2014 acrylique sur toile, 146x114cm

David Ortsman

David Ortsman
Hey, Cruel World

Exposition du 18 mars au 12 avril 2014
Vernissage mardi 18 mars 2014 de 18h à 21h

Reprenant le titre de la chanson de Marilyn Manson (album « Born Villain », 2012), David Ortsman nous interpelle, à l’occasion de son exposition personnelle à la Galerie du Haut Pavé, sur la cruauté du monde.

Dans ses dessins à l’encre de Chine, aux encres aquarelles et au Rotring, l’artiste se met en scène dans des situations surréalistes où il est à la fois témoin, victime de la barbarie des personnages (pantins, squelettes, animaux, peluches), victime du paysage (fleurs, arbres, maisons), mais également acteur de cette violence engendrée. En effet, il mord, mange, croque, torture, découpe les autres, et parfois lui-même : son double est cannibale et autophage. La menace et la tension sont donc présentes dans ses saynètes étranges et colorées.

La violence est là, mais elle paraît cependant douce, voire indolore et festive dans certaines œuvres. Les personnages de David Ortsman ont l’air paisible dans ces cauchemars ou plutôt ces rêves ; ils dorment, pleurent en silence, sourient même. Sont-ils habitués à cette brutalité, cette méchanceté qu’ils trouvent normales ? L’artiste nous interroge  alors sur les rapports des hommes entre eux et envers la nature qui les entoure. Devenons-nous petit à petit de mauvais sauvages ?

Géraldine Dufournet