BENOIT GEHANNE

BENOIT GEHANNE
NICHES

exposition du 7 janvier au 1er février 2014

vernissage mardi 7 janvier de 18h à 21 h

Biais 1# 2# 3# 4#, 2013, bois, peinture acrylique, photographie

Le travail de Benoît Géhanne consiste à mettre en place des conditions venant contrarier toute immédiateté de lecture. Il produit des images – peintures, dessins, photographies –, puis enraye les mécanismes qui favoriseraient leur réception. Ceci non en manipulant l’image elle-même, mais en travaillant son contexte de présentation : ce sont donc les conventions de format, de modalités d’exposition, de projection, d’accrochage, qui constituent la matière de ses recherches.

 Ainsi, lorsqu’il encadre ou contrecolle ses images sur métal : la marie-louise est décentrée, réduite à un unique biseau ou basculée pour n’être plus parallèle au cadre, ou encore la plaque d’aluminium déborde largement. Benoît Géhanne joue du parergon, cet espace matériel et symbolique qui borne l’œuvre ; il travaille ce point de rupture au-delà duquel l’image et son cadre/support ne constitueraient plus un objet spécifique, autonome.

 Comme lorsque, délaissant le cadre, ses peintures et dessins se déploient directement sur le plan du mur. Ces propositions empruntent aux motifs décoratifs – papiers peints, carrelages -, manière de ramener dans le white cube un autre contexte, et de jeter le trouble sur son apparente spécificité.

Avec ces pièces, Benoît Géhanne exagère les contraintes de réception. Il déplace le point de vue : force à regarder non plus en face mais vers le haut ou le bas, en biais au fond d’un angle aigu – le geste indexant la façon dont les artifices d’exposition orientent le regard, permettant alors d’éprouver son caractère construit.

 Marion Delage de Luget

Pierre DANIEL

Carte blanche à Gilgian Gelzer

du mardi 3 au vendredi 20 décembre 2013

vernissage le 3 décembre de 18h à 21h

Pierre DANIEL

Kermesse, 2013, Magazine ponce, 21×30 cm.
Courtesy Galerie Alain Gutharc

Maude MARIS

De mèche,  2013, mine de plomb sur papier de soie, 29,7 x 21 cm.Courtesy Galerie Isabelle Gounod

Christophe ROBE

dessin, 2013, crayon de couleur sur papier, 17,8×26 cm

Claire SOULARD

sans titre, 2013, ballon, acrylique, feutre, crayon, pastel, stylo sur toile, 155×132,5 cm. Courtesy Granville gallery, Paris


Les mains de la ligne

Des innombrables rencontres faites tout au long de mes années d’enseignement chacune contribue à sa manière à la permanente réinvention d’un projet tel que je le poursuis actuellement à l’Ensba. Les rencontres que j’ai pu faire avec Pierre Daniel, Maude Maris, Christophe Robe et Claire Soulard au cours de mon activité à l’Ecole des beaux-arts de Caen font partie des plus marquantes pour moi. La carte blanche qui m’est proposée par la galerie du Haut Pavé me donne l’occasion de les retrouver dans cette réunion inédite de générations, de sensibilités et de perceptions du monde différentes.

Le dessin étant devenu pour moi, au fil des années, l’instrument essentiel de la transmission, de l’échange et du partage ainsi que l’outil privilégié de la construction du regard, c’est naturellement par ce biais que je souhaitais susciter une conversation entre les travaux de ces quatre artistes. Chacun d’eux s’empare en effet de manière très personnelle et fort éloquente de la question du dessin pour ce qu’elle peut convier comme dimensions et tempos particuliers au sein de leur recherche. Qu’elle soit tracée, taillée, poncée, brouillée ou acérée, violente ou tendre, légère ou grave, la ligne traverse d’une manière ou d’une autre la pratique de chacun; elle y modèle ou découpe des espaces et des images aussi saisissants qu’énigmatiques.

Si les travaux sont de natures fort diverses, leur juxtaposition témoigne d’affinités certaines de par leur manière d’entretenir un dialogue exigeant avec la matière et de savoir donner libre cours aux multiples énergies graphiques. On trouve là une même force d’engagement à travers des œuvres s‘affirmant par leur évidence et leur vérité.

Gilgian Gelzer

Sivan L. Rubinstein

Sivan L. Rubinstein

exposition du 5 au 30 novembre 2013

Qui voudrait assigner à Sivan L. Rubinstein une place bien sage dans le classement de l’art contemporain ne chercherait pas longtemps : « Post –Pop », dirait- t-il, avant de tourner les talons, satisfait de son verdict (chaque chose à sa place).

 Il aurait des arguments : les tableaux de Sivan L. Rubinstein sont figuratifs, sans ambiguïté, empruntant leurs motifs à la culture populaire (notamment musicale) ou à l’environnement quotidien que forment autour de nous les objets manufacturés (depuis quelque temps, elle s’intéresse à ces déchets toxiques que sont les piles électriques usagées. Celles-là mêmes que l’on emploie dans les appareils qui servent à écouter la musique précitée).

Mais le classement n’est pas tout. Si l’univers de l’artiste est bien celui de Warhol ou de Rosenquist, sa manière n’emprunte pas aux techniques qui neutralisent les images, et les mettent à distance avec froideur.  Tous les objets que peint Sivan L.Rubinstein sont avant tout prétexte à un exercice sensuel de la peinture, à un traitement des matières et des surfaces, que l’on hésite à dire virtuose, tant la virtuosité a perdu de son  prestige dans l’espace des arts plastiques. Mais c’est pourtant de quelque chose comme cela qu’il s’agit, non pas d’une peinture à effets, bavarde et démonstrative, mais d’une peinture cultivée, maîtresse d’elle-même et de ses sources, respectueuse de la part artisanale qui est au cœur de l’art de peindre.

Sivan L. Rubinstein pourrait être décrite comme un Chardin, ou – puisqu’il existe une grande artiste de la nature morte à l’âge classique, profitons-en ! – une Louise Moillon qui s’appliquerait à rendre palpables,  non plus la rosée sur les fruits fraichement cueillis, mais la rouille sur les objets de notre monde. Un monde qui se ruine  très vite ( mais l’accélération du vieillissement des choses n’a pas aboli l’esthétique des ruines : et qui verrait la beauté d’une pile usagée, sans un tableau qui nous donne à la comprendre ?)

Didier Semin (novembre 2011)

Danelectro (9volt), 2012, acrylique sur toile, 100×81 cm

Discothèque Rap, 2009, stylo sur papier, 31,5×25 cm

Eric Leiser

La galerie du Haut-Pavé présente les courts-métrages d’animation expérimentale d’Eric Leiser

samedi 26 octobre à 19h

 


Eric Leiser is an award-winning artist, filmmaker, animator, puppeteer, writer, holographer working in the New York and California.

A graduate from CalArt’s Experimental Animation program, he creates animated and live action feature films and shorts as well as works integrating animation, puppetry, painting, holography, live performance and installation. Leiser is interested in how animation transforms perception when it is combined with live action space, creating a fantastical, spiritual and surrealistic quality.

 His animated/live action films have been shown at the Victoria and Albert Museum, The Istanbul Modern Museum of Art, MoMA, New Museum, The MIT Museum, The Ruben H. Fleet Space Museum, Thessaloniki Contemporary Art Museum, Centro Cultural Ricardo Rojas Museum de Buenos Aires, MASS MoCA,(BFI) British Film Institute, Four-Dimensions Space Art Museum, Beijing, CAFA Beijing, Aster Arts Plaza Hiroshima, Anthology Film Archives, Los Angeles Filmforum, REDCAT, the San Francisco Film Society, Goldsmiths College London, California Institute of the Arts and the School of the Art Institute in Chicago among others.

 His films have screened at film festivals worldwide such as the Annecy International Film Festival, Hiroshima International Animation Film Festival, The Istanbul International Animated Film Festival, The San Francisco International Animated Film Festival, EXIS Experimental Film Festival, Seoul, Korea, Fringe Festival, Edinburgh, among many others.

  He has made 35 short films, eight of which appear in the DVD release Eclectic Shorts by Eric Leiser, and three features: Faustbook, released April 25, 2006 by Vanguard Cinema International, and « Imagination », released theatrically in the US and Internationally in summer 2007 and February 2008 on DVD by Vanguard Cinema International. « Imagination » was featured in the May 2008 issue of Animation Magazine. « Glitch in the Grid » Eric’s third live action/animated feature film was released theatrically in the US and Internationally on October 2011 and February 2012 on DVD/VOD through Vanguard Cinema International. The film premiered at the Annecy International Animation Festival in Annecy, France and the Hiroshima International Animation Festival in Hiroshima, Japan, the two most prestigious and respected animation festivals in the world. The film premiered nationally as the opening night film at the San Francisco International Animation Festival and went to win awards at various smaller international and national film festivals. The film has a fresh rating on Rotten Tomatoes and was reviewed by Variety, The Huffington Post, The New York Times, The San Francisco Chronicle among many others and featured on Apple Trailers and Itunes.

He is a founding member of Albino Fawn Productions along with his brother and collaborator musician Jeffrey Leiser.

Eric is an alumni of CalArt’s Experimental Animation program.

www.albinofawn.com

 

EMMA BOURGIN

EMMA BOURGIN
Tentative de capture du soleil

Exposition du 24 septembre au 5 octobre 2013

vernissage mardi 24 septembre 2013 de 18h à 21h

sans titre, 2013, 98 x 90 x 42 cm, bois, huile de lin et cire d’abeille.

 

La galerie du Haut Pavé, l’UFR des Arts Plastiques et Sciences de l’art et la galerie Michel Journiac de l’université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne vous invitent à l’exposition de la lauréate du Prix Michel Journiac (Juste avant – 4 ème édition – sélection des travaux des Masters 2 Arts Plastiques).
 

Le prix Journiac a été mis en place en 2010 pour valoriser et professionnaliser les travaux des étudiants en fin de Master 2 Arts Plastiques. Une exposition est montée à la Galerie Journiac après sélection, par un jury de professionnels,  de huit étudiants. Le jury  récompense alors un étudiant en lui offrant la possibilité d’une exposition personnelle (Galerie du Crous en 2010 et 2011, Galerie du Haut Pavé en 2012 et 2013).
Le jury est composé de professionnels du monde de l’art.  En 2010 et 2011 : Patricia Dorfmann, Alain Gutharc, Micheline Lelièvre, François Pourtaud. En 2012 : Gilles Baume, Kamel Mennour, Anne-Laure St Clair, Catherine Viollet. En 2013: Gilles Baume (Frac Ile-de-France), Frédéric Daviau (galerie du Haut Pavé), Emma-Charlotte Gobry-Laurencin (galerie Kamel Mennour), Catherine Viollet (Galerie municipale de Vitry-sur-Seine).

Vitrail, 2013, papier de soie, cire d’abeille 290×586 cm


Sans titre, 2010, laine, essence de térébenthine, pigments, vernis marin brillant, palette, 400x150x1cm (laine), 120x80x12cm (palette).

 

 

L’expérience de l’art ou le charme d’une rencontre…indissociable d’une certaine manière de vivre et d’éprouver le monde. En ce sens, la révélation, au cœur de la démarche artistique de Emma Bourgin, est celle d’un accès sensible et corporel à la nature des matériaux. La révélation relève aussi d’un cheminement intime, de l’éveil des sens (carrière de pierre, miellerie, églises) à l’expérimentation de contacts ou de rencontres entre des matières dont les qualités expriment des « charges sensibles ». 
Recherches et tentatives visent à l’exploration des changements d’états (liquide, solide), du désir de toucher et de ressentir l’huile, la pierre, le miel, le bois, la lumière.
Le charme, proche du mysticisme, apparaît dans la dimension haptique des matières, à savoir la malléabilité et la perméabilité des surfaces. L’éveil au sensible, pour le spectateur, renvoie alors à une certaine joie, une ivresse des sens qui touche ici à la manière dont la lumière entre en rapport avec les surfaces, la présence des choses brutes et les gestes de l’artiste qui donnent une vie à la matière.

 
Charlotte Mariel