Sivan L. Rubinstein

Sivan L. Rubinstein

exposition du 5 au 30 novembre 2013

Qui voudrait assigner à Sivan L. Rubinstein une place bien sage dans le classement de l’art contemporain ne chercherait pas longtemps : « Post –Pop », dirait- t-il, avant de tourner les talons, satisfait de son verdict (chaque chose à sa place).

 Il aurait des arguments : les tableaux de Sivan L. Rubinstein sont figuratifs, sans ambiguïté, empruntant leurs motifs à la culture populaire (notamment musicale) ou à l’environnement quotidien que forment autour de nous les objets manufacturés (depuis quelque temps, elle s’intéresse à ces déchets toxiques que sont les piles électriques usagées. Celles-là mêmes que l’on emploie dans les appareils qui servent à écouter la musique précitée).

Mais le classement n’est pas tout. Si l’univers de l’artiste est bien celui de Warhol ou de Rosenquist, sa manière n’emprunte pas aux techniques qui neutralisent les images, et les mettent à distance avec froideur.  Tous les objets que peint Sivan L.Rubinstein sont avant tout prétexte à un exercice sensuel de la peinture, à un traitement des matières et des surfaces, que l’on hésite à dire virtuose, tant la virtuosité a perdu de son  prestige dans l’espace des arts plastiques. Mais c’est pourtant de quelque chose comme cela qu’il s’agit, non pas d’une peinture à effets, bavarde et démonstrative, mais d’une peinture cultivée, maîtresse d’elle-même et de ses sources, respectueuse de la part artisanale qui est au cœur de l’art de peindre.

Sivan L. Rubinstein pourrait être décrite comme un Chardin, ou – puisqu’il existe une grande artiste de la nature morte à l’âge classique, profitons-en ! – une Louise Moillon qui s’appliquerait à rendre palpables,  non plus la rosée sur les fruits fraichement cueillis, mais la rouille sur les objets de notre monde. Un monde qui se ruine  très vite ( mais l’accélération du vieillissement des choses n’a pas aboli l’esthétique des ruines : et qui verrait la beauté d’une pile usagée, sans un tableau qui nous donne à la comprendre ?)

Didier Semin (novembre 2011)

Danelectro (9volt), 2012, acrylique sur toile, 100×81 cm

Discothèque Rap, 2009, stylo sur papier, 31,5×25 cm

Eric Leiser

La galerie du Haut-Pavé présente les courts-métrages d’animation expérimentale d’Eric Leiser

samedi 26 octobre à 19h

 


Eric Leiser is an award-winning artist, filmmaker, animator, puppeteer, writer, holographer working in the New York and California.

A graduate from CalArt’s Experimental Animation program, he creates animated and live action feature films and shorts as well as works integrating animation, puppetry, painting, holography, live performance and installation. Leiser is interested in how animation transforms perception when it is combined with live action space, creating a fantastical, spiritual and surrealistic quality.

 His animated/live action films have been shown at the Victoria and Albert Museum, The Istanbul Modern Museum of Art, MoMA, New Museum, The MIT Museum, The Ruben H. Fleet Space Museum, Thessaloniki Contemporary Art Museum, Centro Cultural Ricardo Rojas Museum de Buenos Aires, MASS MoCA,(BFI) British Film Institute, Four-Dimensions Space Art Museum, Beijing, CAFA Beijing, Aster Arts Plaza Hiroshima, Anthology Film Archives, Los Angeles Filmforum, REDCAT, the San Francisco Film Society, Goldsmiths College London, California Institute of the Arts and the School of the Art Institute in Chicago among others.

 His films have screened at film festivals worldwide such as the Annecy International Film Festival, Hiroshima International Animation Film Festival, The Istanbul International Animated Film Festival, The San Francisco International Animated Film Festival, EXIS Experimental Film Festival, Seoul, Korea, Fringe Festival, Edinburgh, among many others.

  He has made 35 short films, eight of which appear in the DVD release Eclectic Shorts by Eric Leiser, and three features: Faustbook, released April 25, 2006 by Vanguard Cinema International, and « Imagination », released theatrically in the US and Internationally in summer 2007 and February 2008 on DVD by Vanguard Cinema International. « Imagination » was featured in the May 2008 issue of Animation Magazine. « Glitch in the Grid » Eric’s third live action/animated feature film was released theatrically in the US and Internationally on October 2011 and February 2012 on DVD/VOD through Vanguard Cinema International. The film premiered at the Annecy International Animation Festival in Annecy, France and the Hiroshima International Animation Festival in Hiroshima, Japan, the two most prestigious and respected animation festivals in the world. The film premiered nationally as the opening night film at the San Francisco International Animation Festival and went to win awards at various smaller international and national film festivals. The film has a fresh rating on Rotten Tomatoes and was reviewed by Variety, The Huffington Post, The New York Times, The San Francisco Chronicle among many others and featured on Apple Trailers and Itunes.

He is a founding member of Albino Fawn Productions along with his brother and collaborator musician Jeffrey Leiser.

Eric is an alumni of CalArt’s Experimental Animation program.

www.albinofawn.com

 

EMMA BOURGIN

EMMA BOURGIN
Tentative de capture du soleil

Exposition du 24 septembre au 5 octobre 2013

vernissage mardi 24 septembre 2013 de 18h à 21h

sans titre, 2013, 98 x 90 x 42 cm, bois, huile de lin et cire d’abeille.

 

La galerie du Haut Pavé, l’UFR des Arts Plastiques et Sciences de l’art et la galerie Michel Journiac de l’université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne vous invitent à l’exposition de la lauréate du Prix Michel Journiac (Juste avant – 4 ème édition – sélection des travaux des Masters 2 Arts Plastiques).
 

Le prix Journiac a été mis en place en 2010 pour valoriser et professionnaliser les travaux des étudiants en fin de Master 2 Arts Plastiques. Une exposition est montée à la Galerie Journiac après sélection, par un jury de professionnels,  de huit étudiants. Le jury  récompense alors un étudiant en lui offrant la possibilité d’une exposition personnelle (Galerie du Crous en 2010 et 2011, Galerie du Haut Pavé en 2012 et 2013).
Le jury est composé de professionnels du monde de l’art.  En 2010 et 2011 : Patricia Dorfmann, Alain Gutharc, Micheline Lelièvre, François Pourtaud. En 2012 : Gilles Baume, Kamel Mennour, Anne-Laure St Clair, Catherine Viollet. En 2013: Gilles Baume (Frac Ile-de-France), Frédéric Daviau (galerie du Haut Pavé), Emma-Charlotte Gobry-Laurencin (galerie Kamel Mennour), Catherine Viollet (Galerie municipale de Vitry-sur-Seine).

Vitrail, 2013, papier de soie, cire d’abeille 290×586 cm


Sans titre, 2010, laine, essence de térébenthine, pigments, vernis marin brillant, palette, 400x150x1cm (laine), 120x80x12cm (palette).

 

 

L’expérience de l’art ou le charme d’une rencontre…indissociable d’une certaine manière de vivre et d’éprouver le monde. En ce sens, la révélation, au cœur de la démarche artistique de Emma Bourgin, est celle d’un accès sensible et corporel à la nature des matériaux. La révélation relève aussi d’un cheminement intime, de l’éveil des sens (carrière de pierre, miellerie, églises) à l’expérimentation de contacts ou de rencontres entre des matières dont les qualités expriment des « charges sensibles ». 
Recherches et tentatives visent à l’exploration des changements d’états (liquide, solide), du désir de toucher et de ressentir l’huile, la pierre, le miel, le bois, la lumière.
Le charme, proche du mysticisme, apparaît dans la dimension haptique des matières, à savoir la malléabilité et la perméabilité des surfaces. L’éveil au sensible, pour le spectateur, renvoie alors à une certaine joie, une ivresse des sens qui touche ici à la manière dont la lumière entre en rapport avec les surfaces, la présence des choses brutes et les gestes de l’artiste qui donnent une vie à la matière.

 
Charlotte Mariel

 

DE RENDEZ-VOUS EN RENDEZ-VOUS

DE RENDEZ-VOUS EN RENDEZ-VOUS

Elodie Boutry, Olivier Cans, Cathy Jardon, Sébastien Dartout, Sophie Hasslauer, Nathalie Da Silva, Claude Cattelain, Cédric Landivaux

EXPOSITION DU 10 AU 20 SEPTEMBRE 2013

 

   Elodie Boutry

Olivier Cans
   Claude Cattelain
   Nathalie Da Silva
    Sébastien Dartout
   Sophie Hasslauer  

Cathy Jardon
 
Cédric Landivaux

Xavier Rognoy

Xavier Rognoy
Florilège

Exposition du 28 Mai au 22 Juin 2013

Vernissage mardi 28 mai de 18h à  21H

Dans un certain (dés)ordre assemblé

Xavier Rognoy peint. Sur des fragments de toiles lacérées, sur des papiers découpés, sur des morceaux de bois récupérés, comme autant de formes de la couleur. S’ajoutent à cela des séries de motifs : croix, points, carrés ou lignes souvent répétées irrégulièrement. La simplicité de ces éléments s’accompagne d’une évidente jubilation picturale devant l’accumulation des œuvres et de ces formes colorées qui se superposent ou qui s’entremêlent. Cette pratique jubilatoire d’un jeune peintre pourrait surprendre ceux qui croient en l’épuisement d’une peinture désignée par le terme d’abstraction.

Le parti pris de simplicité, jusqu’à une forme d’apparente naïveté, s’associe à la pauvreté revendiquée des moyens. La peinture ainsi dépouillée fait retour vers un plaisir enfantin, à la manière d’un primitivisme dont le mouvement à rebours s’inscrit aussi dans une histoire. Manière de déjouer les questions d’origine et de fin en rejouant l’acte de la naissance. Ce n’est donc pas un hasard si le peintre a beaucoup regardé Kandinsky comme le montre la construction de certaines œuvres convoquant le dynamisme des couleurs et des motifs. Peinture incontestablement matissienne dans l’agencement de ces formes colorées, la démarche de Xavier Rognoy hérite très consciemment aussi de Supports / Surfaces et d’artistes contemporains comme Bernard Piffaretti. Par delà ces références, se manifeste une recherche qui s’apparente à celle d’un vocabulaire premier. Non pas à la manière d’une réduction originelle du langage pictural comme ont pu le pratiquer certaines avant-gardes, mais au sens d’une profusion par la simplicité de ses formes. Dans cette euphorie, se révèle une sorte de babil pictural que l’on pourra rapprocher du Babil des classes dangereuses,  c’est à dire d’un langage évidé de sa signification que Valère Novarina oppose aux exigences du discours social. De même, l’accumulation des formes affirme le seul usage de la peinture contre sa réification.

L’espace pictural apparaît alors étroitement lié à un temps qui est celui du travail. Temps condensé dans l’enchaînement de gestes rapides ou bien s’étirant dans la collecte des fragments au sein de l’atelier. Les superpositions qui accompagnent les collages sont autant d’opérations sur le support, formes ajoutées ou découpes récupérées comme des recouvrements, à la manière de repentirs qui construisent la surface. Construction d’une peinture prise dans sa matérialité par l’agencement des éléments assemblés.

Peinture résolument fragmentaire, elle est un espace de rencontres indissociables d’un morcellement. L’acte de peindre se réalise chez Xavier Rognoy dans un double mouvement de dispersion et de collecte à travers lequel l’unité du tableau se trouve constamment débordée par le glissement des fragments à l’intérieur mais aussi hors du cadre, à la manière d’un hors champ. Refus d’un esprit de système comme d’une totalité, la peinture littéralement mise en pièce se saisit dans un équilibre provisoire, elle n’est que ce qui tient ensemble dans un certain (dés)ordre assemblé. Non pas une fenêtre sur, mais un espace ouvert avec, avec le monde, traversé de rencontres, de juxtapositions et de contradictions.

 Romain Mathieu, avril 2013

Sans titre, acrylique et collage sur papier, 2013, 100x70cm


Sans titre, gouache sur papier, 2012, 29,7x21cm