« Ici-bas »
Exposition du 4 au 30 juin 2019
Vernissage mardi 4 juin 2019 de 18h à 21h
Les sculptures de Nicolas Giraud-Loge sont paradoxales en ce qu’elles sont tout aussi dessins dans l’espace que volumes, à la fois lignes et matières, et encouragent à passer outre le Noli me tangere, l’interdiction institutionnelle faite au spectateur de toucher les œuvres. Elles sont réalisées en acier, aluminium, bois naturel, contre-plaqué, carton, élastomère, basalte, résine, PVC, vinyle, fil de polyuréthane, film polyéthylène, mousse, auxquels se mêlent des objets de récupération divers ou des éléments industriels détournés de leur usage, comme des pièces en grès sanitaire ou des Vaubans, ces barrières métalliques servant à contenir la foule lors de manifestations..
Ses structures mixtes sont souvent complexes, parfois rhizomiques ou fractales (elles évoquent souvent des processus de croissance naturels) mais restent toujours très graphiques, même lorsqu’il s’agit de volumes pleins. Le spectateur joue un rôle clé dans la démarche de Nicolas Giraud-Loge, chaque pièce étant conçue en fonction de la présence d’un observateur – invité aussi à toucher ou palper l’oeuvre – dans l’espace qu’elle occupe.
Après des études d’anthropologie et de sociologie puis un détour par le cinéma d’animation de Meral et Cemal Erez, il rentre aux Beaux-Arts de Paris en 2001 : au contact de Vincent Barré, d’Erik Dietman, de Richard Deacon (et de bien d’autres), il se tourne là vers une pratique de la sculpture pensée comme une fabrication capable de poésie. Attaché à la manipulation des matériaux dans leur grande diversité, artificiels ou naturels, il joue de la limite entre production standardisée et construction artisanale, entre l’emploi (ou le réemploi) d’éléments manufacturés et la réalisation d’un objet unique, presque fétichisé.
Depuis 2005, Nicolas Giraud-Loge a participé à plusieurs programmes de résidence et d’exposition en France ou à l’étranger (Inde, Grande-Bretagne, Chine).
Parallèlement, il collabore depuis 2016 avec un laboratoire de l’Institut National de Recherches Agronomiques (INRA) à la création d’un modèle réduit pédagogique (MYMYX) dans le cadre d’une recherche sur les opportunités agroécologiques liées au phénomène de mycorhization des plantes.
Dans le cadre du collectif des Fondeurs de Roue; il sera en résidence au relais culturel 2 Angles (Flers) à l’automne 2019.
Louis Doucet